Rituels funéraires: l’importance d’en parler à ses proches
ACTUALITÉ – Être exposé ou pas? Se faire incinérer? Faire don de ses organes? Se faire enterrer avec ses parents ou seulement avec le conjoint? Voilà autant de questions auxquelles les proches d’un défunt seront confrontés si ce dernier n’a pas préparé ses dernières volontés, d’où l’importance d’aborder la question avant son décès, pense Steve Finnegan, propriétaire des salons funéraires Serre et Finnegan.
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Les rituels funéraires changent et plusieurs options s’offrent aujourd’hui aux familles, en dehors du modèle religieux traditionnel.
«Les familles veulent s’assurer que le rituel va refléter la vie de la personne décédée, souligne M. Finnegan. C’est un événement malheureux, mais on veut aller en chercher du positif. Le rituel est d’autant plus important pour ceux qui restent. Il faut penser à eux, qui devront aller chercher un certain sens dans la mort.»
Dans certaines circonstances tragiques, comme les décès par accident par exemple, on aimerait parfois que d’autres personnes prennent des décisions pour nous.
«Dans ces événements, nos idées ne sont pas les plus claires, rappelle M. Finnegan. En parler, ça ne fait pas mourir ! Ce sont des choses dont on doit discuter. On passe tous par là.»
M. Finnegan l’exemple du don d’organes. Son métier l’amène à rencontrer d’éventuels receveurs qui attendent leur mort, mais aussi des familles qui enterrent un proche qui a fait don de ses organes.
«J’encourage les gens à donner leurs organes parce que je côtoie des gens qui sont parfois à une ou deux semaines de mourir parce qu’ils sont en attente d’un organe, raconte M. Finnegan. Je rencontre aussi des familles de défunts qui ont donné et ça met un certain baume de savoir que ç’a aidé et que la vie continue à travers quelqu’un d’autre. C’est une chose que les gens me partagent beaucoup.»
Il faut planifier notre départ pour les gens qui restent.
Steve Finnegan, propriétaire des salons funéraires Serre et Finnegan
Testament et préarrangement
M. Finnegan rappelle l’importance de faire son testament. «C’est notre porte-parole et ça allège grandement le processus de succession pour les gens qui s’occupent de nos biens.»
Cela permet aussi de protéger nos proches, notamment pour les conjoints de fait. «Il n’y a pas de règle de succession naturelle pour les conjoints de fait, rappelle M. Finnegan. Par exemple, un couple qui est ensemble depuis 25 ans, qui ne sont pas mariés, si le mari meurt, la maison va aller à ses enfants et non pas au conjoint.»
Il est possible de déposer ses volontés auprès d’une maison funéraire. Cela permettra de guider la famille le temps venu.
On peut aussi faire des préarrangements funéraires. Cela consiste à décider du rituel voulu et de faire l’achat du cercueil, de la pierre tombale et de l’emplacement au cimetière, de son vivant.
«Tout est payé à l’avance et l’argent est déposé en fiducie, précise M. Finnegan. C’est fait, c’est choisi et ça nous libère l’esprit. Ça enlève de grandes décisions aux proches.»
Cette méthode permet aussi de garantir le prix des frais funéraires. «En 20 ans, ç’a augmenté de près du double au Québec, explique M. Finnegan. Aujourd’hui, la moyenne des frais funéraires est d’environ 6000 $.»
Souscrire à une assurance-vie permet aussi de protéger ses proches lors de notre décès. «C’est le temps d’en prendre quand on est jeune, prévient M. Finnegan. Des fois, il est trop tard. Les gens arrivent en fin de vie et s’ils sont malades, ils ne sont plus assurables.»