Sherrington: traiter l’eau au Centre multirécréatif pourrait coûter 100 000 $

ACTUALITÉ – Depuis quelques années, l’eau ne peut plus être consommée dans les établissements publics, à Sherrington. Elle est troublée par la présence de particules en suspension, phénomène que l’on nomme turbidité. Le conseil municipal veut installer un système de filtration qui permettrait de boire l’eau au Centre multirécréatif (CMR). Ce dispositif pourrait coûter entre 60 000 $ et 100 000 $, estime le maire, Yves Boyer.  

À Sherrington, il n’y a pas de réseau d’aqueduc. Toutes les résidences et les commerces ont leur puits artésien.

À l’école primaire Saint-Patrice, les élèves boivent de l’eau embouteillée depuis environ trois ans, précise M. Boyer. La situation est la même au CMR depuis deux ans.

Si le conseil veut trouver une solution permanente au problème de l’eau au CMR en priorité, c’est parce que cet espace est loué à des groupes pour la tenue d’événements, comme des mariages.

Un appel d’offres a déjà été lancé à cet effet. La municipalité va puiser les sommes à même le Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec, pour exécuter les travaux.

Santé

L’eau n’est pas nocive pour la santé, mais les autorités ne permettent pas qu’elle soit servie au public, explique M. Boyer.

«La règlementation ne fait aucun sens, déplore M. Boyer. Si on sert 20 personnes et moins, on peut la boire, mais 21 personnes et plus, tu ne peux pas.»

La municipalité n’est pas admissible à une subvention pour l’installation d’un réseau d’aqueduc parce que son eau n’est pas contaminée.

«Au printemps, on va prendre des tests d’eau un peu partout dans le village, dit M. Boyer. C’est quelque chose qui n’a jamais été fait. Ces tests ne sont pas faits régulièrement par les citoyens. Habituellement c’est lors de l’achat ou la vente d’une résidence. On va voir si la turbidité est la même dans tout le village ou s’il y a la présence de contaminants, ce qui donnerait droit à des subventions. »

Développement

Le projet de construction d’un centre de biométhanisation à Sherrington est toujours sur les planches à dessin.

Le maire considère qu’il s’agit d’un projet intéressant, mais il veut prioriser le problème de l’eau au CMR et le nettoyage du champ d’épuration du réseau d’égout, dans le but d’accueillir un nouveau projet domiciliaire.

«Il y a un développement qui est possible derrière l’église depuis environ sept ans», soutient M. Boyer.

Les terrains en question, qui appartiennent à six ou sept propriétaires privés, pourraient accueillir une trentaine de résidences unifamiliales.

«Ce sont des terrains vacants qui ont tous été dézonés, dit M. Boyer. Les plans sont faits et la rue est dessinée, mais on ne peut pas pousser ce dossier tant que le problème du champ d’épuration, qui est à saturation, n’est pas réglé.»

Le conseil municipal a déjà lancé un appel d’offres pour faire aérer le champ d’épuration. Les travaux seront exécutés grâce à des fonds provenant de la TECQ.

«On en a assez pour le champ d’épuration et l’eau au CMR, assure M. Boyer. Après, on va être en Cadillac pour le développement domiciliaire.»