Un projet pilote de centre de pédiatrie sociale à Lacolle

SANTÉ – Un projet pilote de centre de pédiatrie sociale verra le jour en février 2019, à Lacolle. Des professionnels de la santé occuperont un local dans le but de venir en aide aux enfants âgés de 0 à 14 ans les plus vulnérables. Mis sur pied par le centre de pédiatrie sociale L’Étoile, situé dans le Vieux-Saint-Jean, ce projet pilote pourrait mener vers une initiative unique au Québec: L’Étoile mobile, qui permettrait d’offrir des services de santé à bord d’un véhicule qui ferait la tournée des communautés plus éloignées du Haut-Richelieu.

Fondée par la médecin de famille Sonia Péloquin, L’Étoile a vu le jour en 2009. Membre certifié du réseau de la Fondation du Dr Julien, ce centre de pédiatrie sociale a été le premier à voir le jour en Montérégie. Aujourd’hui, près de 250 enfants sont suivis par ce centre, à Saint-Jean-sur-Richelieu.

La Dre Péloquin était accompagnée du directeur général de L’Étoile, Érik Christensen, pour présenter ce projet pilote aux organismes et aux élus de Lacolle, le 18 octobre. Une vingtaine de personnes ont participé à cette rencontre, dont des représentants de la Maison des jeunes de Beaujeu, du Grenier aux trouvailles et du centre de la petite enfance Le petit monde de Caliméro.

Pédiatrie sociale

La pédiatrie sociale permet de venir en aide à des enfants qui sont en situation de vulnérabilité ou à risque de l’être. Ces jeunes cumulent souvent plusieurs problématiques qui nuisent à leur développement, comme la pauvreté, la négligence, l’exposition à la violence ou encore à la toxicomanie.

«Pour toutes ces raisons, ces gens ne vont pas vers les services publics, explique Dre Péloquin. La pédiatrie sociale nous permet de rejoindre cette clientèle dans une approche de proximité, en misant sur les forces des familles, dans le respect des droits des enfants.»

M. Christensen rappelle que toutes les municipalités de la MRC du Haut-Richelieu ont un indice de défavorisation de 4, sur une échelle de 5, cette dernière étant la classe la plus défavorisée.

«Il faut aller voir ces familles, affirme M. Christensen. Elles devraient toutes avoir les services dont elles ont besoin, même si elles n’habitent pas le Vieux-Saint-Jean.»

Projet pilote

À partir de février 2019, L’Étoile entend occuper un local à Lacolle pendant trois semaines consécutives, tous les trois mois, au cours de la prochaine année.

Cela permettra au centre de se faire connaître et de tisser des liens avec la communauté. Les enfants y seront rencontrés et soignés.

Cette première année à Lacolle permettra aussi à l’équipe de L’Étoile de définir les besoins en aménagement, en équipements, en fréquence et en durée de séjour, avant de commander le véhicule qui deviendra L’Étoile mobile.

Si tout se déroule selon les plans et si le financement des partenaires est au rendez-vous, le véhicule pourrait être livré en décembre 2019. Le projet de centre de pédiatrie sociale mobile pourrait donc débuter en 2020.

Dans un premier temps, il démarrerait à Lacolle, puis progressivement, L’Étoile mobile pourrait offrir ses services dans trois autres zones qui ont été ciblées par l’organisme, soit Saint-Blaise-sur-Richelieu, Saint-Georges-de-Clarenceville et Iberville.

D’ici 2021, l’objectif est de rejoindre 200 enfants, répartis dans ces quatre zones. L’Étoile veut aussi soigner 50 enfants de plus que les 250 qui fréquentent déjà le centre, dans le Vieux-Saint-Jean, pour un grand total de 500 jeunes.

Lacolle, je vous porte dans mon cœur depuis dix ans. Les gens de Lacolle venaient me voir et me disaient qu’il n’y avait pas de services là-bas. C’était clair dans ma tête que Lacolle était la première candidate sur ma liste.

Dre Sonia Péloquin, fondatrice de L’Étoile

Dre Sonia Péloquin, fondatrice du centre de pédiatrie sociale en communauté du Haut-Richelieu, L’Étoile.

Services

Les services offerts par L’Étoile sont tous gratuits. On parle de suivis médicaux, psychosociaux et éducatifs, mais aussi de massothérapie, de musicothérapie, de zoothérapie, et plus encore.

Ces soins sont destinés aux enfants qui en ont le plus besoin. Pour cette raison, une famille qui consulte le centre sera d’abord évaluée.

«Le focus est vraiment mis sur les enfants, dit Dre Péloquin. On les accueille de façon très informelle, dans une approche conviviale, de proximité et multidisciplinaire. Des fois, on ne peut pas tout faire lors de la première rencontre. Les enfants sont parfois très réfractaires. Dans ce cas, on se reprend une autre fois.»

Besoins

La valeur de ce projet, incluant le projet pilote, est de 600 000 $ . Au fil des ans, L’Étoile a mis 200 000 $ de côté pour lancer ce projet. Toute la communauté, dont les gens d’affaires, devront être mis à contribution pour assurer la viabilité et la pérennité de cette initiative.

L’Étoile est un organisme sans but lucratif qui emploie une vingtaine de personnes. Tous les services professionnels sont offerts à forfait, selon les besoins des jeunes.

Une campagne de financement majeure sera lancée sous peu pour permettre la réalisation du projet d’Étoile mobile. «On cherche 20 partenaires qui donneraient 5000 $ par année, pendant cinq ans», indique Karine Boudreau, coordonnatrice des opérations à l’Étoile.

«L’aide monétaire de la communauté d’affaires est essentielle, souligne M. Christensen. On ne peut pas exister sans eux. Quand on va les voir, on leur montre qu’ils ont une occasion réelle de faire une différence dans leur communauté et ils sont très heureux de contribuer. Les gens ont confiance en L’Étoile. Nous avons développé une notoriété. Nous sommes capables d’organiser un événement-bénéfice où il y a 650 participants et c’est complet des mois à l’avance. C’est cet appui de la communauté qui nous permet d’offrir des services.»

Bénévoles

De la même façon, les besoins en termes de bénévolat sont aussi très grands, tant au niveau de l’animation d’activités, du personnel administratif, que pour la confection de tuques tricotées qui sont remises aux nouveau-nés.

L’organisme est également à la recherche de professionnels qui seraient prêts à offrir leur expertise gratuitement, que ce soit des avocats, des ostéopathes ou encore des massothérapeutes, par exemple.

«On veut que la communauté sente que c’est son projet et que ce soit une fierté», affirme M. Christensen.

Pour obtenir des informations sur ce projet ou pour y participer à titre de partenaire, il suffit de communiquer avec Karine Boudreau, coordonnatrice aux opérations de L’Étoile, au 579 381-1505, poste 204 ou par courriel à l’adresse karine.boudreau@letoilehr.ca.