Vents d’espoir pour les traumatisés crâniens: la construction de la Maison Martin-Matte est lancée à Saint-Rémi
ACTUALITÉ- L’organisme Vents d’espoir, basé à Saint-Rémi, lance la construction de son complexe multifonctionnel destiné aux traumatisés crâniens de la Montérégie-Ouest. Ce complexe comprendra plusieurs infrastructures et il abritera la neuvième Maison Martin-Matte.
La fondatrice de Vents d’espoir, Sylvie Boyer, en a fait l’annonce le 29 avril. Pour l’occasion, elle était accompagnée du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, de la ministre de l’Enseignement supérieur et députée de Sanguinet, Danielle McCann, ainsi que de l’humoriste Martin Matte.
Ce complexe accueillera des adultes ayant subi un traumatisme crânien ou ayant une déficience physique. Il comptera 32 appartements et plusieurs services et soins spécialisés y seront offerts.
Le ministre Carmant a annoncé une aide récurrente de 1,5 M$ par année, provenant du ministère de la Santé, pour offrir des services à certains des futurs usagers, qui ne seront pas indemnisés par la Société de l’assurance automobile du Québec ou la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.
«J’appuie ce projet depuis mon arrivée en politique, et je suis ravie d’assister au commencement des travaux», a pour sa part déclaré la députée de Sanguinet, Mme McCann.
Témoignages
Deux des enfants de Mme Boyer vivent avec les séquelles d’un traumatisme crânien, après avoir été victimes d’accident de la route.
En raison du manque de ressources adaptées à sa condition, le fils de Mme Boyer, Benjamin, réside en CHSLD, malgré qu’il soit âgé de la trentaine.
«Mon fils Benjamin est probablement le seul au Québec à être content qu’il y ait la COVID, parce qu’il est revenu avec nous, à la maison, après avoir passé dix ans dans un CHSLD», témoigne Mme Boyer.
L’humoriste Martin Matte, dont le frère a subi un accident de la route en 1986, raconte aussi l’enfer que lui et sa famille ont traversé pendant plusieurs années, en raison du manque de ressources pour les gens aux prises avec un traumatisme crânien, comme son frère. C’est ce qui l’a poussé à ouvrir la première Maison Martin-Matte, en 2008.
«Ça change tout parce que mon frère a fait plein de résidences d’accueil et chaque fois, c’était catastrophique, raconte M. Matte. Il est passé par plusieurs CHSLD. C’est tellement banal d’avoir un chez-soi pour monsieur et madame tout le monde, qu’on oublie l’importance de savoir qu’on a une place et qu’on ne se fera pas mettre dehors, comme c’est arrivé à mon frère plusieurs fois. C’est bon pour l’estime de soi, l’épanouissement, le bonheur, la qualité de vie de ces gens-là et aussi des familles. C’est fou le soulagement que ça fait pour moi, ma mère, ma sœur et pour chaque famille des résidents qui habitent ces maisons-là. Mon frère parlait de suicide très régulièrement, mais il n’en parle plus. Il est heureux, il a ses projets et il travaille un peu à la fondation. Ça change tout. Ça les rend heureux et ça nous rend heureux.»
Maison Martin-Matte
La Maison Martin-Matte constitue la portion résidentielle de ce complexe qui comprendra 32 appartements locatifs. Cela en fera la plus grande des neuf Maisons Martin-Matte qui auront été construites à ce jour.
Je suis ému, fier et heureux pour les futurs résidents et leur famille.
-Martin Matte
La Fondation Martin-Matte contribue à la portion résidentielle du projet, à hauteur de 300 000 $. Elle offre aussi de l’aide financière ponctuelle, en fonction des demandes qui lui sont soumises. Vents d’espoir a notamment bénéficié d’une aide de 25 000 $ provenant de cette même fondation, pour l’achat d’un véhicule adapté.
Le projet
Ce complexe multifonctionnel est construit sur un terrain de 200 000 pieds carrés, situé sur la rue Sainte-Famille, qui a été offert à Vents d’espoir par la Ville de Saint-Rémi. L’ouverture est prévue pour la fin de 2022.
Outre le 32 appartements locatifs, on y trouvera un centre d’activités de jour, un bassin thérapeutique, une clinique de réadaptation et une salle d’entraînement adaptée. Des chambres de répit temporaires seront aussi offertes aux familles, de même que des aires de vie commune familiale.
Campagne de financement
Entretemps, Vents d’espoir poursuit sa campagne majeure de financement. L’organisme devait amasser 5 M$, ce qui représente la mise de fonds pour la construction de son nouveau complexe.
Vents d’espoir continue de solliciter les particuliers et les entreprises, puisqu’il lui manque toujours 2 M$ pour compléter son financement.
Les citoyens et les entrepreneurs qui veulent contribuer peuvent le faire en communiquant avec Vents d’espoir via son site Internet (ventsdespoir.org) ou en se rendant à ses bureaux, situés au 101-G, rue Lachapelle Est, à Saint-Rémi.
Le traumatisme crânien en chiffres
- Chaque année en Montérégie-Ouest, près de 50 familles doivent apprendre à vivre avec le traumatisme crânien d’un proche.
- Les personnes qui ont un traumatisme crânien en Montérégie-Ouest doivent parcourir 45 minutes quotidiennement pour avoir accès à un centre de jour.
- Il n’existe aucun lieu d’hébergement, autre que les CHSLD, pour les personnes qui ont un traumatisme crânien en ou une déficience motrice, en Montérégie-Ouest.