Saint-Michel: Catherine Lefebvre devient la première femme à la tête de l’APMQ

Agriculture. Catherine Lefebvre, qui est à la tête des entreprises Maraîchers L & L et Transplant CL, à Saint-Michel, est la nouvelle présidente de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ). C’est la première fois qu’une femme obtient ce poste en 75 ans d’existence de cette association. 

Sur ses terres, Mme Lefebvre cultive 300 acres de légumes, soit des betteraves, des choux et des courges. Les 16 serres de son entreprise Transplant CL abritent les transplants d’une dizaine de variétés de légumes, dont des oignons, des poivrons, des tomates et des aubergines.

En plus de porter le chapeau d’agricultrice et d’entrepreneure, Catherine Lefebvre s’est aussi toujours impliquée dans la communauté. Elle a notamment siégé pendant deux mandats à titre de conseillère municipale, à Saint-Michel. 

Avant d’accéder à la présidence de l’APMQ, le 16 novembre 2021, elle siégeait déjà depuis trois ans au conseil d’administration de cette organisation.  

« J’ai terminé mon deuxième mandat à la municipalité de Saint-Michel en vue de me présenter à la présidence de l’APMQ, indique Mme Lefebvre. J’avais fait le tour de ce que je voulais vraiment faire. Il n’est pas dit que je ne reviendrais pas. J’ai adoré mes mandats. »

Rôle

L’APMQ compte quelque 300 membres au Québec. Son rôle est de favoriser le développement de ce secteur d’activité et de défendre ses intérêts auprès des décideurs. Cette association appuie aussi la recherche et le développement de nouvelles technologies, en plus d’instaurer des programmes de promotion des produits du Québec.  

« Nous nous attaquons à différents dossiers, dont toute la réglementation qui touche les producteurs, l’homologation des pesticides ou encore les lois environnementales, illustre Mme Lefebvre. Nous sommes la voix des producteurs maraîchers. »

Plus récemment, l’APMQ a travaillé de pair avec l’Union des producteurs agricoles pour accélérer le cheminement des dossiers pour permettre aux travailleurs étrangers temporaires d’arriver à temps au pays pour la prochaine saison. « C’est en travaillant ensemble qu’on gagne nos combats », souligne la nouvelle présidente de l’APMQ. 

Priorités

Au cours de son mandat, Mme Lefebvre entend mettre l’accent sur certaines priorités, dont celle des travailleurs étrangers. « Tout ce que la COVID entraîne, comme la fermeture des frontières, la quarantaine et autres, c’est notre plus grand défi, précise-t-elle. Le gouvernement ne doit pas les considérer comme de simples voyageurs. Nous avons besoin de cette main-d’œuvre pour nourrir notre monde. »

L’APMQ propose de mettre en place un processus accéléré d’embauche de ces travailleurs pour les employeurs qui ont un bon dossier.

« Chaque année, nous avons la crainte que nos travailleurs étrangers n’arrivent pas à temps, ajoute Mme Lefebvre. Ça fait plusieurs années qu’on demande un tel programme. Nous avons l’impression qu’il y a une certaine écoute. Il faut convaincre le gouvernement fédéral qui devra ensuite convaincre les pays étrangers. On espère que ça pourra être mis en place en 2024 ou 2025. »

L’enjeu de l’environnement est une autre priorité pour l’APMQ. « Les normes sont de plus en plus sévères en ce qui concerne l’irrigation, mais sans irrigation, il n’y aurait plus de légumes au Québec, remarque Mme Lefebvre. Nous avons une table de travail avec le ministère de l’Environnement. Nous avons notre mot à dire et ils doivent connaître quelle est la réalité de nos productions. »