Alexandre Dupont rafle le bronze aux Jeux du Commonwealth

COURSE EN FAUTEUIL ROULANT. Alexandre Dupont revient triomphant des Jeux du Commonwealth, qui se tenaient du 23 juillet au 3 août, à Glasgow, en Écosse. L’athlète originaire de Saint-Rémi et résident de Saint-Georges-de-Clarenceville y a décroché une médaille de bronze au 1500 m en fauteuil roulant.

D’emblée, l’homme de 28 ans souligne qu’il s’agit de sa «première grosse médaille individuelle». En dix ans de carrière, c’est aussi celle dont il est le plus fier. «Mon objectif, c’était de finir sur le podium. Après la course, je me disais que si j’avais fait telle ou telle chose différemment, j’aurais pu terminer deuxième. Mais là, j’ai décidé d’être content de ma médaille de bronze», lance-t-il, avec un grand sourire.

L’épreuve du 1500 m est la seule à laquelle Alexandre Dupont a participé à Glasgow. «Ils l’ont introduite aux Jeux du Commonwealth, mais c’était à peu près la seule en para-athlétisme. Par contre, c’est une vraie médaille, qui comptait au cumulatif des Jeux», indique-t-il fièrement.

Autres compétitions

Il s’agissait de la première présence de l’athlète aux Jeux du Commonwealth, mais pas de sa première médaille. En 2011, ses coéquipiers et lui ont atteint la troisième marche du podium au relais 4×400 m, dans la catégorie T53/T54, au Championnat du monde d’athlétisme du Comité international paralympique, qui se tenait à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

Alexandre Dupont a également eu la chance de participer aux Jeux paralympiques de Londres, en 2012. «C’était ma première participation et je ne m’attendais pas à gagner. J’y suis allé pour l’expérience», admet-il. Le coureur avait pris part aux 400 m, 800 m, 5000 m ainsi qu’au relais 4×400 m. Il était terminé, respectivement, 12e, 14e, 16e et 5e lors de ces épreuves.

L’athlète est aussi détenteur du record canadien au 100 m, dans la catégorie T54. «J’ai fait  mon meilleur temps à Régina. C’était le genre de piste sur laquelle les coureurs debout aiment s’entraîner, parce qu’elle est molle et l’impact est moins grand pour eux. Nous, en fauteuil, habituellement, c’est différent. On renfonce un peu et ça va moins vite, explique-t-il. Je ne comprends pas pourquoi j’ai fait un si bon temps. Moi-même, je n’ai jamais réussi à me rapprocher de mon record. C’était juste une bonne journée…»

Prochains défis

Alexandre Dupont continue de s’entraîner à temps plein en vue de ses prochaines compétitions. En octobre, il participera au Marathon de Chicago. Il sera aussi de la compétition aux Championnats du monde d’athlétisme, qui auront lieu en 2015, au Qatar.

Il espère aussi pouvoir réaliser son rêve et obtenir une médaille individuelle des Jeux paralympiques. Il s’entraîne d’ailleurs en vue des prochains Jeux, qui se tiendront en 2016 à Rio, au Brésil. «Ils prenaient 26 athlètes pour Pékin et j’étais le 27e. On sait qu’on est choisis à peu près deux mois avant les Jeux. En attendant, je m’entraîne en conséquence pour les 400 m, 800 m et 1500 m.»

Il est toujours à la recherche de commanditaires.

 

Un accident qui a changé sa vie

En 2002, Alexandre Dupont a subi un grave accident de la route qui a changé sa vie. Alors qu’il circulait à moto sur la route 133, en direction de Noyan, un tracteur a surgi devant lui, ne lui laissant aucune chance de l’éviter. Le motocycliste a percuté le côté du tracteur, une collision qui allait lui coûter sa jambe droite. Il avait 17 ans.

«J’étais à une période où je pensais que tout était placé dans ma vie, mais ça a changé les choses. J’ai eu une année difficile», raconte-t-il.

Puis, les Jeux olympiques d’Athènes se sont tenus, à l’été 2004. C’était le début de sa nouvelle vie. «Comme tout le monde, je suivais les Jeux olympiques, mais pas les paralympiques. À l’époque, il y avait des démonstrations d’épreuves paralympiques, pendant les Jeux, se souvient-il. J’ai vu la démonstration de 1500 m en fauteuil et je me suis dit que je pourrais aimer ça.»

Un simple appel à l’Association québécoise des sports en fauteuil roulant (aujourd’hui Parasports Québec), puis on lui présentait Daniel Normandin, un athlète paralympique qui allait devenir son entraîneur.

Changements

Si Alexandre Dupont a toujours été intéressé par le sport, il n’en a «jamais pratiqué bien sérieusement», admet-il. «Je n’étais pas vraiment sportif et j’ai commencé la course pour le plaisir. Je ne pensais jamais que ça allait me mener là.»

Le sport lui a permis non seulement de se dépasser, mais aussi de se lancer en affaires. «Les athlètes ne peuvent pas avoir un travail normal. On voyage souvent, on s’entraîne pendant la journée et on a des horaires variables. Par contre, on a des temps libres. Comme j’étais manuel, j’ai démarré une petite entreprise. Avec mon frère, on fabrique à peu près tout, dont du matériel pour handicapés.»

La course en fauteuil l’a aussi poussé dans les bras de sa femme Ilina, originaire de Saskatchewan. Les deux athlètes se sont rencontrés lors d’une compétition, en Irlande. «Elle a un talent plus naturel que moi», souligne M. Dupont, qui l’a vue remporter la médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Pékin, en 2008.

Désormais, les coureurs sont tous deux entraînés par Rick Reelie et demeurent ensemble à Saint-Georges-de-Clarenceville. Ils sont mariés et attendent un enfant qui devrait se pointer le bout du nez en septembre.