Comment choisir la programmation?
Bâtir une programmation culturelle qui plaira à un public aux intérêts variés est une tâche complexe. Pour y parvenir, la SPEC compte sur une équipe de trois personnes. Leur objectif: offrir une programmation de qualité à la fois diversifiée et remplie de belles découvertes. Directeur général de la SPEC, Guy Boulanger, a bâti à lui seul la programmation de près d’une vingtaine de saisons de la SPEC. Il a réussi plusieurs bons coups qu’il se remémore toujours avec plaisir. Aujourd’hui, il s’occupe principalement des portions humour et chanson de la programmation. Passionnée de théâtre, Virginie L’Écuyer s’occupe pour sa part de dénicher les meilleures productions en lien avec sa passion. Pour ce faire, elle voit plus de 50 productions par année. Finalement, c’est à Évelyne Boudreau que revient la tâche de trouver les meilleurs spectacles de danse. Un créneau encore méconnu. Développer les goûts Lorsque vient le temps de déterminer la programmation d’une saison de la SPEC, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Il y a les disponibilités des artistes, les coûts reliés au spectacle, l’intérêt du public, mais surtout la qualité de la production. Les responsables de la programmation se concertent également afin d’offrir une variété qui plaira à tous. «C’est là qu’on peut se distinguer des différents centres urbains», explique Guy Boulanger. En effet, les diffuseurs montréalais se spécialisent, généralement, en une seule discipline. À la SPEC, on doit prévoir autant des spectacles pour enfants que la venue d’artistes établis en humour et en chanson. Depuis une dizaine d’années, une place de choix est également laissée à la relève grâce à la série Jeudis Shows. C’est là une fierté du diffuseur qui se réjouit en pensant à tous les artistes aujourd’hui établis qui ont fait leurs premières armes devant le public johannais. On pense entre autres à Fred Pellerin ou encore à Vincent Vallières. «On a semé des graines afin de diversifier les goûts du public», mentionne M. Boulanger. Et grâce à cela, la SPEC peut se permettre annuellement quelques spectacles qui sortent du cadre habituel. «Notre rôle a un petit quelque chose de missionnaire. On sait qu’on va provoquer un moment d’émotion chez les gens», de dire Mme L’Écuyer. Artistes accessibles Au fil des ans, la SPEC s’est également donné le mandat de démystifier la culture auprès du public. C’est son rôle de médiateur. Pour y parvenir, elle organise diverses activités où les artistes sont invités à parler directement au public. Cela peut se traduire en rencontres après spectacle ou encore en dîners-conférences. Un artiste de l’envergure de Marc Hervieux, dont toutes les prestations ont lieu à guichets fermés, se permet entre autres d’aller à la rencontre du public durant les entractes de son propre spectacle afin de discuter avec les gens. Dans le cas des P’tites sorties, la SPEC offre aux écoles des visites avec les artistes afin de préparer les élèves à ce qu’ils verront. Et les artistes aiment ça. En tant que directeur général, Guy Boulanger reçoit régulièrement des commentaires positifs de la part des artistes qui apprécient à la fois la curiosité du public johannais et sa grande culture. Artistes d’ici Cela dit, la SPEC offrira toujours une place de choix aux artistes du milieu. «On tient à ce que nos lieux soient disponibles pour eux», mentionne Mme L’Écuyer. Ainsi, dès le mois de mai, les responsables de la programmation libèrent des soirées afin de permettre aux écoles, troupes de danse, groupes locaux, chorales et autres artistes de la région, d’avoir accès aux salles du diffuseur.