Cristaux, os de dinosaures et fossiles exposés à Sherrington

MINÉRALOGIE – Simon Sédillot, un passionné de minéralogie, a constitué une collection de pierres, de cristaux et de fossiles provenant de partout à travers le monde. Déterminé à en faire un attrait régional, M. Sédillot a fondé le Club des sciences de la terre de la Montérégie, dont l’exposition permanente sera inaugurée le 4 novembre à la bibliothèque de Sherrington.

L’homme a commencé à s’intéresser à la science qui a pour but d’identifier et de classer les minéraux il y a trois ans. Au départ, sa collection ne comptait que neuf roches qu’il conserve toujours sur une petite plaque en bois, même si elles présentent peu d’intérêt comparativement à la richesse de la collection actuelle.

C’est le mont Saint-Hilaire qui a été sa porte d’entrée dans cet univers. Au fil de ses lectures, il a découvert que la carrière qu’on trouve sur cette montagne était connue à travers le monde pour sa richesse.

«Saint-Hilaire est le troisième site au monde où l’on retrouve la plus grande variété de minéraux, explique M. Sédillot.  On y retrouve plus de 500 minéraux différents, ce qui représente 10% de tous les minéraux. Parmi eux, 60 sont uniques à cet endroit. Les Américains l’appellent la Magic Mountain. Tous les minéralogues du monde connaissent le mont Saint-Hilaire.»

Pourquoi s’intéresser aux roches? «La minéralogie, c’est trouver la beauté là où on ne s’y attend pas, dans la roche grise, confie M. Sédillot. C’est purement sensuel. Ce sont les couleurs, les formes. On ne souligne pas assez la richesse du sous-sol québécois. Il n’y a pas juste au Brésil qu’on trouve des minéraux chatoyants.»

Cueillette

M. Sédillot a investi près de 800 heures pour mettre sur pied cette exposition. Il a acheté certaines pierres et il en a aussi recueilli plusieurs lui-même.

«On se rend parfois dans des mines fermées en demandant la permission, explique-t-il. On peut aussi aller dans les carrières qui sont actives, comme à Saint-Jacques-le-Mineur ou à Sainte-Clotilde.»  

M. Sédillot participe également à des excursions en compagnie de membres du Club de minéralogie de Montréal.

Des centaines de spécimens de grande qualité, d’une valeur de plus de 20 000$, seront ajoutés à la collection exposée à Sherrington. Ces minéraux proviennent tous de la collection privée de Jean-Pierre Lefebvre, qui a été président du Club de minéralogie de Montréal pendant une quinzaine d’années.

Il existe entre 5000 et 6000 minéraux différents dans le monde, explique M. Sédillot. Son rêve serait de tomber sur de la catapléite.

«C’est mon fantasme!, dit-il. C’est très, très rare et cher. C’est aussi très beau. C’est comme une fleur. J’en ai trouvé deux, mais ça prend un microscope pour les voir.»

Éducation

Le Club s’est donné pour objectif de promouvoir les sciences de la terre, d’acquérir une collection permanente et de soutenir la pédagogie dans les écoles.

D’ailleurs, depuis deux ans, les jeunes de l’école primaire Saint-Patrice participent à des activités en lien avec la minéralogie à la bibliothèque de Sherrington, avant même que la collection permanente ne soit constituée.

Pôle

M. Sédillot souhaite que son exposition permanente devienne un nouveau pôle culturel.

«Ce n’est pas le Club de Sherrington, précise M. Sédillot. N’importe qui qui veut s’amuser et découvrir est le bienvenu. J’espère qu’un jour ce sera assez connu pour que ça devienne un attrait touristique. Puis, ça s’intègre bien avec la culture maraîchère de la région.»

Les gens qui le souhaitent peuvent aussi apporter leur contribution à la collection du Club des sciences de la terre de la Montérégie en participant à la cueillette de minéraux, en donnant ou en prêtant des spécimens. Pour ce faire, il suffit de communiquer avec M. Sédillot au 450 718-0867 ou par courriel à l’adresse clubdstm@gmail.com.

Cinq spécimens inusités de la collection

– Une calcite pesant près de 70 kg prélevée à Saint-Philippe. Il s’agit probablement du plus gros cristal jamais trouvé au Québec, selon M. Sédillot.

– Des fragments d’os fossilisés d’un dinosaure, le parasaurolophus, provenant de l’Arizona.

– Des roches qui ont la propriété d’être fluorescentes lorsqu’elles sont soumises à des rayons ultraviolets. Seulement 15% des minéraux dans le monde ont cette propriété.

– Des fossiles de coraux prélevés au Québec, datant d’environ 450 millions d’années, du temps où la province était bordée par une mer tropicale.  

– Des coprolithes, qui sont des excréments fossilisés, probablement ceux d’un renard, provenant d’Égypte.

Journées portes ouvertes

L’inauguration sera suivie de deux journées portes ouvertes, les 5 et 6 novembre, de 10 h à 16 h, à la bibliothèque de Sherrington située au 234, rue des Loisirs.