La Place Grande-Ligne à Saint-Blaise révèle l’histoire

Le parcours d’interprétation Place Grande-Ligne rappelle le développement de la communauté francophone protestante née au 19e siècle à Saint-Blaise-sur-Richelieu et l’établissement du camp de prisonniers allemands, en 1943, dans les mêmes lieux.

Inaugurée le 1er octobre, l’installation comporte 50 panneaux d’interprétation, l’aménagement extérieur de la vieille maison Lévesque située au 1247, rue Principale, et une aire d’accueil.

Henriette Feller et Louis Roussy sont venus de Suisse, en 1836, pour propager la foi protestante dans un milieu francophone catholique. Une petite école a d’abord été logée dans le grenier de la maison de Jean-Baptiste Lévesque. Elle deviendra plus tard l’Institut Feller, le plus important collège franco-protestant au Canada.

Guerre mondiale

Le projet a été dirigé par Marie-Claude Rocher, ethnologue spécialiste des minorités religieuses au Québec, en collaboration avec Vincent Auzas, chercheur français. Ils ont travaillé au printemps à recueillir des témoignages et à fouiller les archives.

La recherche lève aussi le voile sur la période de la Deuxième Guerre mondiale dans l’histoire de l’institution. En 1943, les installations de l’établissement sont réquisitionnées pour y établir le camp 44. Plus d’un millier de prisonniers y seront incarcérés, dont des officiers nazis de haut rang qui fomenteront des complots et tenteront des évasions.

Étapes

En 2014, la Place Feller avait été aménagée devant l’église Roussy-Memorial qui abrite le musée. Un jeu géant de type «serpents et échelles» a été créé pour faire connaître la naissance de la communauté protestante francophone et sa place dans l’histoire du Québec.

Dans une troisième étape qui doit être réalisée en 2017, une animation doit être présentée dans les fenêtres de la maison Lévesque. La maison ne peut être visitée en raison de son manque de solidité. Toutefois, une galerie vient d’être construite, permettant de faire le tour de la maison.

Unique

Lors de l’inauguration, le maire Jacques Desmarais a souligné le caractère unique de l’histoire de la municipalité avec l’héritage laissé par la mission de la Grande-Ligne. Réal Ryan, préfet suppléant de la MRC du Haut-Richelieu, a pour sa part relevé l’aspect audacieux du projet pour mettre en valeur une tranche de notre histoire.

David Rowley, secrétaire général de l’Union d’églises baptistes francophones du Canada, a de son côté rappelé que c’est grâce au soutien en 2010 du député de Saint-Jean à l’Assemblée nationale, Dave Turcotte, que le comité Héritage Feller a été constitué. La véritable championne est Jocelyne Auclair, conservatrice du musée Feller, a enchaîné le député.

De son côté, le député fédéral Jean Rioux a dit que le comité pouvait compter sur son appui pour la prochaine étape.  

Acteurs de sa réalisation

La Place Grande-Ligne est la seconde phase d’un vaste projet de mise en valeur du berceau du protestantisme francophone en Amérique. Il est le fruit de la collaboration de la municipalité de Saint-Blaise-sur-Richelieu et de l’Union d’églises baptistes francophones du Canada.

Le projet a été réalisé grâce au Fonds communautaire de commémoration des guerres mondiales de Patrimoine canadien et du soutien financier du député de Saint-Jean à l’Assemblée nationale, Dave Turcotte. Il a bénéficié aussi d’un apport financier de l’Entente tripartite de développement culturel conclue entre le ministère de la Culture et des Communications, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et la MRC du Haut-Richelieu ainsi que d’un partenariat avec le Collège militaire royal de Saint-Jean et des entreprises commanditaires.