Lancement du livre  »Un rêve cultivé »: l’épopée des Van Winden sur les terres noires de Sherrington racontée

LITTÉRATURE – Un rêve cultivé, c’est l’histoire des trois frères Van Winden (John, Pierre et Arie) qui ont quitté leur Hollande natale dans les années 1950 pour venir s’installer sur les terres inhospitalières de Sherrington. Grâce à leur travail acharné au pic et la pelle, ils en ont fait ce qu’on désigne aujourd’hui comme étant le «jardin du Québec».

«Le 23 février 1949, c’est le jour où John Van Winden a foulé le sol québécois et c’est là que le rêve cultivé prend son envol», a lancé Denys Van Winden, lors du lancement du livre qui avait lieu au centre communautaire de Sherrington, le 23 décembre.

C’est lui qui a eu l’idée d’écrire l’histoire de son père John et de ses oncles. Il y songeait depuis 2009, mais ce n’est qu’en 2014 qu’il a approché l’auteure Céline Daignault pour entreprendre le travail.

Plus de 350 personnes étaient présentes lors du lancement, dont la majorité était des Van Winden. On compte aujourd’hui 179 Van Winden, descendants directs de trois pionniers. Arie, 94 ans, est le seul à être toujours en vie. La plus jeune, Romie Van Winden, n’avait que de 12 jours lors du lancement.

Défi

L’auteure a mis deux ans à écrire Un rêve cultivé. Le défi était de taille parce que la quantité d’informations colligées était colossale, dont des centaines d’heures d’entrevue enregistrées.

«Un jour, j’avais 11 personnes assises autour de la table à qui j’ai demandé de me raconter leur enfance, dit Mme Daignault. J’avais deux enregistreuses qui fonctionnaient. Ça m’a pris une semaine à faire le ménage là-dedans.»

L’arrivée des trois frères Van Winden à Sherrington s’explique par une confluence d’événements, souligne-t-elle.

Chaque printemps, cette région était complètement inondée. La fonte des neiges formait un lac qui s’étendait de Napierville jusqu’à Saint-Jean-sur-Richelieu, rendant l’agriculture impraticable.

Le gouvernement du Québec avait décidé de modifier la trajectoire des cours d’eau pour permettre une meilleure irrigation des terres, raconte Mme Daignault.

Un des architectes de ce projet, l’agronome Bruno Landry, de Napierville, a amené les frères Van Winden voir ces terres. Ces hommes avaient l’expertise, mais surtout le courage requis pour les drainer en creusant des fossés… avec une pelle à main.

Surprise

La plus grande surprise de l’auteure et celle des enfants Van Winden a été de découvrir que John a été fait prisonnier lors de la Seconde Guerre mondiale.

Une de ses filles a découvert une malle en bois dans le grenier de la maison paternelle. Elle contenait un cahier, comme une sorte de journal, écrit en néerlandais. Quelqu’un a été trouvé pour le traduire et c’est ainsi qu’ils ont découvert que John a été prisonnier d’un camp de travail en Allemagne.

En raison des inscriptions trouvées sur la malle, on sait qu’elle était avec lui lorsqu’il a été fait prisonnier.

«Il s’est échappé du camp et, pendant deux semaines, il s’est promené entre les deux lignes de front des Alliés et les Allemands, relate Mme Daignault. Il n’en avait jamais parlé.»

Grâce à ses nombreuses recherches, elle a même déniché au Musée de l’Holocauste à Washington une photo de John lorsqu’il était prisonnier dans ce camp, avec son numéro d’identification accroché au cou.

Le soir du lancement, c’est dans cette même malle en bois que les livres racontant la vie de John, Pierre et Arie étaient empilés.

Où se procurer le livre ?

Le livre Un rêve cultivé, qui compte 310 pages, est publié par les familles elles-mêmes qui ont retenu les services de l’auteure Céline Daignault pour effectuer la recherche et rédiger l’ouvrage. Le travail d’édition à proprement parler a été fourni par la maison MacNicol.

Il est en vente au coût de 24,99$ à la Librairie au carrefour à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Bureau plus à Saint-Rémi et au salon de coiffure Signé Van Winden situé au 251, rue de l’Église à Napierville.