Les Cercles de Fermières soufflent 100 bougies

Société – Les Cercles de Fermières du Québec célèbrent en 2015 leur 100e anniversaire d’existence. Avec ses quelque 34 000 membres, il s’agit de la plus importante association de femmes de la province. On compte près de 60 membres à Napierville. Depuis 1915, leur mission est d’assurer la transmission du patrimoine artisanal, mais aussi d’améliorer les conditions de vie de la femme. Un projet bien avant-gardiste pour l’époque, mais toujours nécessaire 100 ans plus tard.

Broderie, couture, tricot, métier à tisser, courtepointe et ceinture fléchée: la transmission du savoir artisanal est l’un des objectifs poursuivis par les Cercles de Fermières, mais ce n’est pas le seul. Ces femmes sont aussi très impliquées dans leur communauté.

Le Cercle de Fermières de Napierville est le plus ancien de la région. Fondé en 1933, il regroupe 58 membres. La plus jeune est trentenaire tandis que la doyenne, âgée de 89 ans, est membre depuis la fondation du cercle.

Le Coup d’œil est allé à la rencontre de deux de ses membres, dont la présidente, Rolande Péloquin et la vice-présidente, Sylviane Soulaine-Couture, pour comprendre ce qui les a amenées à joindre cette association.

Intérêt

Mme Péloquin est membre du Cercle de Fermières de Napierville depuis cinq ans. «J’ai toujours aimé les arts textiles, dit-elle. Quand je suis arrivée à Napierville, il y a cinq ans, ç’a été une façon pour moi de m’intégrer dans le milieu et de prendre contact avec les gens. Ça me permet aussi de passer des moments privilégiés avec mes petits-enfants. Je les amène au Cercle et je les fais tisser.»

Mme Soulaine-Couture croit qu’il est sain de faire quelque chose de ses mains. «On dit que l’artisanat évite le psychologue, affirme-t-elle. Les gens aiment se réaliser dans différents arts.»

«Il y a beaucoup d’isolement, soutient Mme Péloquin. Quand les femmes sont prises dans leur quotidien, elles ne prennent pas le temps de communiquer et d’être entendues. Ici, elles aiment ça qu’on les entende et qu’on les écoute. Ça leur permet de voir autre chose, de se reposer des “faut qu’on travaille, faut qu’on fasse l’épicerie, faut qu’on donne le bain”.» «Notre rôle n’est pas de juger, mais d’accueillir tout le monde», ajoute Mme Soulaine-Couture.

Le Cercle de Fermières de Napierville est très actif. Dix-neuf nouvelles membres ont été recrutées en 2014 et on espère en accueillir encore davantage, de 14 à 114 ans.

Société

Non seulement les Fermières ont pour mission d’être les gardiennes du patrimoine culinaire et artisanal du Québec, mais elles sont également très actives dans la société.

Elles défendent les droits des femmes et des familles sur la place publique. À l’occasion de leur congrès annuel, elles adoptent des résolutions concernant les aînés, les aidants naturels, l’éducation ou encore la violence faite aux femmes, qui sont ensuite acheminées aux divers paliers de gouvernement.

À l’échelle provinciale, les Cercles de Fermières sont impliqués dans la Fondation OLO, qui aide les futures mamans de milieux défavorisés à donner naissance à des bébés en santé en leur offrant des œufs, du lait et des oranges. Elles amassent des fonds qui sont remis à l’Associated Country Women of the World et récupèrent des piles et des cartouches d’encre au profit de la Fondation Mira.

Avant-garde

Dès sa fondation, l’association se démarque par sa modernité. Selon Mme Soulaine-Couture, les Cercles de Fermières ont pavé la voie à l’avènement du féminisme au Québec. «Ç’a permis aux femmes de se rencontrer et de s’émanciper», dit-elle.

Mme Péloquin est d’avis que les femmes d’aujourd’hui doivent rester vigilantes si elles veulent préserver ces acquis. «C’est facile maintenant. Les femmes ont le droit de voter et de donner leur opinion. Elles ne réalisent pas que lorsqu’elles s’abstiennent de voter ou de prendre position, elles encouragent le fait qu’on les déprécie et qu’on n’en tienne pas compte.»