L’ex-douanière Stéfanie McClelland porte le verdict en appel

L’ancienne douanière Stéfanie McClelland, déclarée coupable d’importation de 182 kg de cocaïne et d’abus de confiance par un jury, porte le verdict en appel.

La nouvelle avocate de l’accusée, Me Marie-Hélène Giroux, fait valoir que le juge a erré en droit. Elle estime qu’il aurait dû ordonner l’avortement du procès après que la poursuite ait fait entendre d’importants extraits de l’interrogatoire filmé de l’accusée au cours duquel les policiers répètent qu’elle ment ou qu’elle n’est pas crédible. La défense estime que cela portait atteinte à la présomption d’innocence de l’accusée et à l’équité du procès.

Mentionnons qu’en présence du jury, le juge Vincent avait fait interrompre l’audition de l’interrogatoire alors que l’accusée demeurait silencieuse et que le policier de la GRC répétait qu’il ne la croyait pas.

Hors de la présence des jurés, le juge avait signalé aux avocats qu’il s’était fié à eux pour déterminer les portions de l’interrogatoire pouvant être présentées au jury.

Il s’était demandé si ce qu’il entendait ne risquait pas de causer un préjudice irréparable et pouvait constituer un avortement de procès (mistrail).

Ce n’est plus un interrogatoire de police, c’est l’opinion du policier, avait dit le juge se préoccupant d’assurer un procès équitable à l’accusée.

Le juge avait finalement décidé de donner une directive au jury leur disant que la dernière partie de l’interrogatoire n’aurait pas dû être entendue par eux. Il ajoutait que la théorie exposée par le policier dépassait largement le cadre d’un interrogatoire à être soumis à un jury, seul apte à déclarer l’accusée coupable.

Le juge avait demandé au jury ayant en main la transcription de l’interrogatoire d’en retirer les dernières pages et de les remettre.

Déraisonnable

Dans son appel, l’accusée soutient aussi que le verdict est déraisonnable, car la preuve ne permet pas de conclure hors de tout doute raisonnable qu’elle connaissait la nature de la substance importée ou savait qu’il y avait une importation.

Au nom de sa cliente, Me Giroux demande à la Cour d’appel du Québec d’acquitter l’accusée ou d’ordonner la tenue d’un nouveau procès.

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