Marc Séguin: peintre de renom, auteur à succès et résident de Hemmingford

PORTRAIT – Entre son atelier de New York et ses voyages à l’étranger, l’écrivain et artiste peintre de réputation internationale, Marc Séguin, vit… à Hemmingford.

Né à Ottawa en 1970, Marc Séguin a étudié les beaux-arts à l’Université Concordia, à Montréal.

Ses œuvres sont exposées dans plusieurs musées, un peu partout dans le monde, dont à la Galerie Simon Blais et au Musée d’art contemporain de Montréal. Ses tableaux sont également présents aux États-Unis et en Europe.

Père de quatre enfants, Marc Séguin réside à Hemmingford où il cultive un potager, a une cabane à sucre et élève quelques animaux.

Marc Séguin se considère chanceux d’avoir autant de succès depuis le début de sa carrière de peintre. Il n’a jamais fait de compromis. «J’ai toujours fait ce que j’ai voulu, dit-il. Je suis chanceux parce que ça a marché. Je suis suivi et ce que je fais est attendu.»

Les thèmes qu’il aborde dans ses œuvres sont parfois violents et sombres. Il a peint des terroristes, des bâtiments en ruines et des portraits de dictateurs.

En 2014, il a tracé le portrait d’icônes américaines comme Elvis Presley et Michael Jackson de même qu’une femme obèse qui mange un gâteau.  

Si ses thèmes peuvent parfois choquer, sa technique ébahit. Certaines de ses œuvres sont comparables à des photographies. Pourtant, il n’en est rien. «Il y a un rendu académique qui séduit d’abord la tête», croit M. Séguin.  

Inspirations

Ses inspirations lui viennent de l’actualité et s’imposent à lui. «Les idées arrivent et prennent naissance je ne sais pas où, explique Marc Séguin. Quand une idée reste à mon esprit malgré moi, il faut que je la fasse.»

C’est pour nourrir son inspiration que Marc Séguin a installé son atelier de création dans l’arrondissement Brooklyn, à New York, il y a une dizaine d’années.

«J’ai longtemps eu un atelier à Montréal, mais ma vie devenait prévisible, dit-il. À New York, je rencontre d’autres artistes. Les meilleurs se retrouvent là. La confrontation avec ce milieu, très contemporain, est hyper stimulante.»

Amateur de chasse, M. Séguin tire aussi son inspiration de la nature. Il a d’ailleurs utilisé des coyotes, dont certains ont été capturés par des trappeurs de la région, pour réaliser certaines de ses toiles. Il a aussi utilisé des corneilles qui ont été chassées au dépotoir de Saint-Jean-sur-Richelieu.

L’inspiration provient aussi parfois de suggestions insolites de son entourage. Une personne lui a offert les cendres de sa mère. L’artiste les a utilisées pour créer sa série de toiles représentants des ruines. «Au total, sept personnes m’ont offert des cendres, relève-t-il. Je ne sais pas combien de gens ont indiqué dans leur acte notarié qu’ils me donnaient leurs cendres!»

M. Séguin a travaillé avec des cendres humaines pendant un an, puis il a décidé d’arrêter. «L’œuvre ne doit pas être aveuglée par la provocation, dit-il. Il ne faut pas que ce soit un feu d’artifice ou un gadget et qu’après, on ne voie plus le tableau.»

Sa démarche artistique est présentée dans Bull’s Eye, un peintre à l’affût, un documentaire réalisé par Bruno Boulianne.

Auteur

C’est la peinture qui a amené Marc Séguin à l’écriture de romans. «Un jour, je me suis dit que j’avais beaucoup de temps d’attente dans les hôtels et les aéroports. J’ai commencé à écrire, sans prétention», lance-t-il.

Ce désir de rédiger lui est aussi venu de son insatisfaction face à la littérature contemporaine. «Les histoires qu’on me proposait ne me parlaient pas. Je ne retrouvais pas une voix de gars dans cette littérature», confie Marc Séguin.

Film

Marc Séguin a aussi scénarisé, réalisé et produit son premier long métrage, Stealing Alice. La sortie est prévue ce printemps. Cette production indépendante, qu’il a lui-même financée, met en vedette Fanny Mallette, Denys Arcand et Gaston Lepage.

Finaliste au Prix des libraires du Québec

Le roman Nord Alice de Marc Séguin est finaliste au Prix des libraires du Québec.

Ce troisième roman de l’auteur de Hemmingford est paru en octobre 2015.

L’ouvrage de 256 pages, paru chez Leméac, a été retenu parmi les cinq finalistes au Prix des libraires du Québec, dans la catégorie Roman québécois. L’œuvre gagnante sera dévoilée le 9 mai.

M. Séguin aimerait bien remporter les grands honneurs. Cette récompense a une valeur particulière pour lui, du fait que ce sont les libraires qui choisissent le gagnant.

«Je pense que c’est le plus beau prix parce que les librairies, ce sont des gens qui lisent plus que n’importe qui d’autre, dit-il. Ils sont la courroie de transmission entre les auteurs et les acheteurs.»

Nord Alice raconte l’histoire d’un chirurgien qui se retrouve à Kuujjuaq. Entre patients et expéditions de pêche, il dévoile des bribes de son existence et raconte la destinée des hommes de sa famille.

«Le nord que propose Marc Séguin n’est pas seulement blanche immensité et splendeurs boréales; ce nord est aussi celui de l’exploitation d’uranium et des excès d’alcool», écrit la maison d’édition Léméac.