Martin Roy entame sa troisième saison en NASCAR Xfinity

COURSE – Martin Roy a débuté sa troisième saison au volant dans la série NASCAR Xfinity, le 11 mars. Même si le pilote de Napierville termine souvent ses courses en fin de grille, il peut se targuer d’être le premier Canadien de l’histoire de la série NASCAR à être propriétaire de sa propre écurie, King Autosport. Il a réussi à se tailler une place dans cet univers où seuls les multimillionnaires peuvent espérer atteindre le podium. 

Il est le seul pilote parmi les 40 qui prennent le départ des 33 courses de la saison à avoir développé un modèle d’affaires où il est à la fois pilote et propriétaire de son écurie.

«Habituellement, les pilotes ne sont pas propriétaires, explique-t-il. Ils cherchent de l’argent et louent la voiture avec laquelle ils coursent.»

À 43 ans, M. Roy est à la tête d’une entreprise immobilière, le Groupe Manor, avec son père, mais il évolue dans le monde des courses depuis qu’il est petit.

Avec son partenaire Mario Gosselin, il a mis sur pied un modèle qui lui permet de rentabiliser son écurie, tout en réalisant son rêve de piloter lui-même une voiture de course qui atteint une vitesse de pointe de 325 km/h. Il course parfois devant plus de 100 000 spectateurs, sans compter les quelque 70 millions de téléspectateurs de partout dans le monde qui regardent ce sport au petit écran.

Revenus

Les installations de l’écurie King Autosport de Martin Roy sont à Lake Wales en Floride. On y trouve un garage d’environ 5000 pieds carrés où sont entreposées plusieurs voitures dont se sert M. Roy pour courser.

Il est parvenu à faire partie du circuit NASCAR Xfinity grâce à la commandite, notamment. Son bolide porte les couleurs de l’entreprise Gamache, de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, son principal commanditaire.

Les bourses qu’il gagne à chaque course et lui permettent aussi d’aller chercher d’autres revenus. Chaque course génère pour lui environ 25 000$ en bourse. Tous les pilotes qui terminent entre la 11e et la 35e position reçoivent un montant similaire.

«Les dépenses d’opération sont d’environ 60 000$ par fin de semaine de course, précise M. Roy. Je fais toujours une dizaine de courses par saison. Je n’ai pas de commanditaires pour en faire plus.»

Cependant, ce qui rapporte le plus à King Autosport, c’est la location de ses voitures à d’autres pilotes. Ses revenus sont d’environ 100 000$ par week-end.

Comparaison

Si ce modèle d’affaires permet à M. Roy de demeurer en piste, il ne lui permet toutefois pas d’accéder au podium. Pendant que King Autosport emploie 10 personnes, ses compétiteurs en emploient 100.

«On travaille avec 10% du budget des équipes de pointe, précise M. Roy. Le meneur, Kyle Busch, ramasse peut-être 12 M$ en commanditaires. Il garde 2 M$ pour lui et paie 10 M$ pour louer la meilleure voiture et son équipe.»

Les voitures avec lesquelles M. Roy course sont de 4e génération et il utilise des pneus usagés.

«Les équipes de pointe roulaient avec ça il y a quatre ans, rappelle M. Roy. Les moteurs de première génération roulent entre 5 mph et 10 mph de plus que nous avec nos moteurs de 4e génération.»

N’empêche, même si Martin Roy ne monte pas sur le podium, il fait tout de même partie de l’élite mondiale de la course automobile.

«Je fais partie des 50 à 60 meilleurs pilotes au monde, dit-il. Le meilleur pilote au Canada ne peut même pas courser en Xfinity.»

À sa première épreuve 2017, il a pris le 32e rang à Las Vegas. De retour en piste samedi, M. Roy a conclu l’épreuve en 25e position en Californie, lors de la cinquième course du calendrier de cette série.