Service d’incendie de Napierville – Saint-Cyprien: le directeur Patrick Gagnon blanchi d’avoir proféré des menaces

JUSTICE – Le directeur du service d’incendie de Napierville – Saint-Cyprien Patrick Gagnon a été acquitté des deux chefs d’accusation qui pesaient contre lui lors d’une audience tenue au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu mardi après-midi.

Patrick Gagnon était accusé d’avoir proféré des menaces à l’endroit du pompier Pascal Turcotte, le 30 avril 2015, et à l’ensemble des pompiers du service, le 8 juillet 2015. Il a été blanchi dans les deux cas par le juge Robert Sansfaçon de la Cour du Québec.

Le principal intéressé est visiblement satisfait du jugement. «Je ne peux pas en dire beaucoup, j’attends la décision écrite du juge», a expliqué M. Gagnon au Coup d’œil mercredi.

Le Journal n’a pas non plus encore eu accès à la décision écrite.

Pendant environ une heure, le juge a expliqué sa décision. Il a notamment dépeint le climat tendu qui régnait à la caserne de Napierville, et ce, même avant l’embauche du directeur il y a un an et demi, a dit M. Gagnon.

«Quand je suis entré en poste, il y avait déjà une situation de conflit, d’intimidation et de harcèlement, a-t-il précisé. J’étais là pour contrôler tout ça.»

Le manque de preuves a aussi été évoqué par le juge, a souligné le directeur du service d’incendie.

«Ces accusations sont derrière moi, a poursuivi M. Gagnon. On va continuer de travailler avec notre équipe de gestion et nous allons traiter tous les dossiers avec respect afin que les citoyens obtiennent le meilleur service qui soit.»

Réaction

Alexandre Rathé, un des pompiers qui disait avoir été témoin des menaces proférées par de M. Gagnon, est déçu du verdict.

«C’est décevant pour les personnes qui étaient impliquées, a-t-il mentionné. Nous avons été témoins et nous avons rencontré un agent de la Sûreté du Québec. Nous lui avons dit 100% de ce que nous avons entendu et ce dont nous avons été témoins et il nous a dit que c’était inacceptable.»

Maintenant que le juge a tranché, M. Rathé a cependant dit vouloir regarder en avant.

«On s’est assis depuis un mois pour renégocier la convention collective, a-t-il rapporté. On a pris des engagements pour favoriser un bon climat de travail et on va continuer de travailler pour que ça aille mieux à la caserne.»  

Preuve

La preuve de la Couronne reposait essentiellement sur le témoignage des pompiers Danny Deragon et Alexandre Rathé.

Le premier était chef aux opérations lors du premier incident. Alors qu’il discutait avec Gagnon, un peu en retrait, dans le bureau du maire, l’accusé aurait dit en parlant du pompier Turcotte: «Lui, je lui mettrais mon poing sur la gueule».

L’accusé a nié avoir prononcé de telles paroles et les autres personnes présentes, feu le maire Jacques Délisle, et la directrice générale de la municipalité, Ginette Pruneau, ont affirmé sous serment ne pas avoir entendu ces propos.

Par contre, Gagnon admettait avoir dit en juillet: «Il y a des claques qui se perdent». Mais ce n’était qu’une expression pour inciter les pompiers à régler leurs problèmes et non pas une menace, a soutenu l’accusé.

(Avec la collaboration de Louise Bédard)