Un documentaire sur un patriote de Saint-Cyprien exilé en Australie

CINÉMA – Le documentariste et producteur canado-australien Deke Richards était de passage à Saint-Cyprien-de-Napierville, le 14 février, pour tourner un documentaire qui portera sur le récit des 58 patriotes qui, après avoir été faits prisonniers par les Anglais lors de la Rébellion de 1838, ont été condamnés à l’exil en Australie. Parmi eux, Joseph Marceau, de Saint-Cyprien-de-Napierville, est le seul qui n’est jamais revenu.

M. Richards a commencé à s’intéresser à ce récit en 2009, lors d’un de ses nombreux voyages en Australie. Il veut partager cette histoire qui est méconnue tant par les Australiens que les Québécois. «Cette histoire doit être racontée, pense M. Richards. C’est une histoire de survie. Tout ce que ces hommes voulaient, c’était survivre et revenir à la maison.»

À travers leurs actions, ces patriotes ont légué un héritage démocratique à l’Australie, dont l’établissement du gouvernement responsable. «Ils étaient éduqués et plusieurs étaient bilingues et savaient lire et écrire, rapporte M. Richards. Le système politique australien a été changé grâce à la présence des patriotes.»

Documentaire

Son documentaire portera sur le patriote Joseph Marceau, qui habitait sur la Grande ligne du rang double, à Saint-Cyprien-de-Napierville.

Joseph Marceau a été capturé lors de la bataille d’Odelltown, à Lacolle, le 9 novembre 1838. Il a été fait prisonnier à la prison du Pied du courant, située près de l’actuel pont Jacques-Cartier. Sa femme est décédée pendant sa détention à Montréal, qui a duré six mois. Sa peine de mort a été commuée en exil vers une autre colonie anglaise, l’Australie, ce qui, à l’époque, représentait l’enfer sur terre. Il fallait traverser les mers pendant six mois et parcourir 16 000 km, juste pour s’y rendre. Là-bas, c’est la prison qui les attendait.

La famille de sa femme décédée s’étant enfuie aux États-Unis avec ses enfants, même après avoir été gracié, Joseph Garceau décide de se remarier, en 1844, et de rester en Australie pour y refaire sa vie. Tous les autres patriotes ont travaillé en Australie après avoir été libérés, afin de se payer le voyage de retour en Amérique.

Son documentaire s’appuiera aussi sur le récit du patriote François-Maurice Lepailleur qui, secrètement, a écrit le livre Journal d’exil: la vie d’un patriote de 1838 déporté en Australie, lorsqu’il était emprisonné en Australie. «Ce livre est une capsule temporelle de ce qu’était l’Australie à cette époque, vue au travers des yeux d’un étranger», explique M. Richards.

Diffusion

Ce film documentaire d’environ une heure devrait être terminé d’ici la fin de l’année. M. Richards veut approcher certains canaux de télévision spécialisés pour le diffuser.

Il souhaite aussi le rendre disponible dans certains musées, de même que les bibliothèques municipales de la région.