Une résidente de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix en vedette à l’émission de télé la «Deuxième chance»

Il semble impossible de retrouver un homme rencontré une seule fois en pays étranger il y a 33 ans, la veuve d’un donneur d’organe anonyme ou encore la victime d’un kidnapping il y a 25 ans. Pas pour Manuelle Légaré et son équipe de recherchistes qui a produit le contenu de la nouvelle émission «Deuxième chance» à Radio-Canada. Deux résidents de la MRC du Haut-Richelieu ont fait appel à ses services.

Animée depuis la mi-janvier par Patrick Lagacé et Marina Orsini, la série de documentaires dresse le portrait des recherches effectuées pour retrouver une personne qui a marqué la vie d’une autre, de façon positive ou négative.  

De nombreuses situations seront évoquées durant les dix épisodes d’une heure qui racontent deux enquêtes soutenues par chacun des animateurs.

Deux participants du Haut-Richelieu ont eu la chance de bénéficier de l’équipe de recherche de Manuelle Légaré, productrice au contenu pour Zone 3 et A Média.

Jacques Charrette, de Saint-Jean-sur-Richelieu, a croisé les doigts pour retrouver un homme qui l’avait pris sur le pouce en 1973 en Angleterre et qui avait changé sa vision de la vie.

«Il avait fait découvrir Liverpool à Jacques [Charette] et son ami alors qu’il était en voyage. C’est lui qui lui a montré l’importance de se tourner vers les autres, raconte Mme Légaré. Il avait déjà essayé de le retrouver, mais n’avait pas réussi. Selon mes calculs, il aurait 70 ans aujourd’hui.»

Pour sa part, Julie Bisaillon de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, «voulait retracer le veuf ou la veuve du donneur d’organe qui lui a permis de bénéficier d’un nouveau poumon», indique-t-elle.

L’émission qui la met en vedette sera diffusée le 4 février à 20h à Radio-Canada.

Quête

Manuelle Légaré était à la recherche d’une vingtaine de demandeurs souhaitant retrouver une personne. Pour nourrir la première saison, qui a déjà été renouvelée avant sa première diffusion, elle est allée puiser parmi ses connaissances.

«Je me suis inspirée au départ d’histoires de remerciements évidentes, comme les Québécois présents durant le tremblement de terre en Haïti et le tsunami en Asie du Sud-Est en 2004, explique la résidente de Saint-Jean-sur-Richelieu. Je voulais des histoires qui ont une portée universelle et non simplement anecdotique.»

L’opportunité a rapidement trouvé écoute auprès du public et la productrice au contenu a cumulé pas moins de 250 demandes.

«J’ai dû choisir les enquêtes selon des critères de diversité dans les âges, les sexes et les pays. On a voyagé pour retrouver les personnes et je voulais que les destinations soient différentes», raconte-t-elle.

La productrice a dû annuler et reprendre une dizaine de recherches, puisque les personnes ayant été retracées ne souhaitaient pas passer à la télévision.

Recherches

D’avril à octobre 2016, celle qui était à la tête de la recherche de la défunte émission Qui es-tu? s’est creusé les méninges à la manière d’un enquêteur. Aidée d’une équipe de recherchistes de Radio-Canada, la lauréate du Gémeaux de la meilleure recherche documentaire en 2016 a tout mis en œuvre pour retrouver la trace de gens partout dans le monde. L’émission fait d’ailleurs une grande place aux démarches de son équipe.

«Chaque histoire s’est déroulée sur plusieurs semaines, dit-elle. Je ne compte plus les lettres que j’ai envoyées à l’étranger et les fausses pistes. Chaque réponse négative ouvrait la porte à une autre avenue.»

Manuelle Légaré s’est impliquée corps et âme dans les recherches de gens qui avaient une grande signification pour ceux qui lui avaient demandé de les retrouver.

«Ce sont toutes des histoires prenantes. J’ai même juré sur ma tête à des participants que je retrouverais ces personnes», poursuit-elle.

Certaines recherches ne se sont pas terminées comme elle le souhaitait.

La nouvelle émission sera certainement très émotive. Manuelle Légaré insiste toutefois pour rassurer les téléspectateurs sur le grand respect de l’équipe vis-à-vis les situations délicates découlant des retrouvailles.