Vanessa Krohn: une cavalière d’exception aux multiples talents

RÉCIT – Âgée de 15 ans, Vanessa Krohn participera pour la troisième fois au Royal Winter Fair, une prestigieuse compétition équestre qui se tiendra à Toronto, en novembre. Non seulement elle excelle dans le sport, mais son travail, sa passion et ses sacrifices ont aussi fait d’elle une pianiste accomplie et une première de classe.

La cavalière de Hemmingford sera une des plus jeunes participantes à cette compétition de saut d’obstacles. Elle s’est qualifiée dans quatre épreuves différentes.

Elle est particulièrement fière d’avoir réussi à se tailler une place au sein de l’équipe Québec-Maritimes à l’épreuve de la Médaille de l’équipe équestre canadienne. Seuls les quatre meilleurs cavaliers étaient choisis parmi les 20 présents lors de la finale provinciale qui se tenait les 8 et 9 septembre, à Lévis. La plupart des concurrents avaient plus d’expérience qu’elle, puisque ce concours est ouvert aux cavaliers de 21 ans et moins.

«Je voulais vraiment faire cette épreuve parce que c’est la plus grosse à laquelle les juniors peuvent participer», explique Vanessa Krohn. C’est vraiment reconnu à travers le Canada et c’est une des plus difficiles.»

Contrairement à bien d’autres concurrents qui achètent des chevaux à fort prix, sa jeune monture, Belvedere, âgée de sept ans, a été élevée sur la ferme familiale. «Si je ne fais pas d’erreur, j’ai des chances comme les autres», lance Vanessa Krohn.

Entraînement

Ces victoires, elle ne les a pas volées. Elle monte à cheval depuis l’âge de cinq ans et pratique le saut d’obstacles depuis qu’elle a 11 ans. Elle a dû s’entraîner des heures et des heures, en compagnie de son père, pour arriver à de tels résultats. «Plus jeune, je me levais avant l’école pour me pratiquer», dit-elle.

Comme elle est en quatrième secondaire, ses études lui demandent passablement de temps. Malgré tout, elle monte à cheval de trois à quatre fois par semaine, à raison de deux heures à chaque entraînement. À cela s’ajoute la dizaine de compétitions auxquelles elle participe chaque été.

Musique

Il n’y a pas que dans le sport que Vanessa Krohn excelle. Elle s’exerce assidûment au piano depuis l’âge de cinq ans. Elle suit toujours des cours à l’École de musique de Napierville.

Elle a remporté deux premières places au concours musical Bravissimo, qui avait lieu ce printemps, à La Prairie. Elle n’est pas une virtuose, assure-t-elle. Son talent, elle l’a développé à force de persévérance, en pratiquant de deux à cinq heures par jour… tous les jours. Sa formation en piano l’amène aussi à participer à une demi-douzaine de concours chaque année.

«J’aime ça, dit-elle. Je veux être capable d’impressionner mon professeur de piano, Martin Caron, pour qu’il voie que je travaille fort.»

Celle qui l’inspire, c’est son idole, la jeune virtuose Tiffany Poon. «C’est la meilleure pianiste junior au monde, explique Vanessa Krohn. C’est elle qui me pousse. Je regarde ses vidéos sur YouTube et ça me motive beaucoup.»

Embûches

Vanessa Krohn carbure à la compétition. C’est l’excellence qui la motive. «Je suis différente des autres adolescentes, lance-t-elle. Mes amis vont dans des partys et elles ont des chums pendant que moi, je reste à la maison et je pratique le piano jusqu’à 11 h le soir.»

Tristement, c’est à l’école que Vanessa Krohn a rencontré le plus d’adversité. Non pas en raison de résultats scolaires insatisfaisants. Bien au contraire. Au cours des premières années de son parcours à l’école secondaire Louis-Cyr, elle a maintenu une moyenne générale au-dessus de 95 %.

C’est plutôt le comportement d’autres jeunes à son égard qui l’ont affecté au point où elle a dû changer d’école au mois de mai, juste avant la fin de l’année.

«Ils m’ont mis à part à cause de mes réalisations, explique-t-elle. Ç’a commencé en deuxième secondaire avec quelques élèves. L’an passé, il y avait plus de monde qui faisait partie de ça. J’ai dit à mes parents que je ne retournerais pas à l’école. Si je n’ai pas plein d’amis, ça ne me dérange pas, mais je ne pouvais plus apprendre et performer et ça m’a vraiment dérangé. L’administration de l’école n’a pas été là pour moi et ne m’a pas supportée.»

Depuis, elle fréquente une école anglophone de Châteauguay et les choses sont rentrées dans l’ordre.

Futur

Si Vanessa Krohn n’aspirent pas à participer aux Jeux olympiques, c’est en raison des coûts que cela engendre. «Ce serait impossible parce qu’il faut être millionnaire pour se rendre là, explique-t-elle. J’aimerais être dans le <@Ri>top<@$p> en Amérique du Nord, par contre. L’an prochain, j’aimerais participer à quelques compétitions aux États-Unis, à Lake Placid ou au Vermont.»

Entre-temps, elle poursuit son parcours scolaire et souhaite être admise dans un cégep qui lui offrira un programme sport-étude, de manière à ce qu’elle puisse poursuivre l’équitation.

«Après, j’aimerais aller à l’Université McGill et étudier la médecine pour être dermatologue, dit Vanessa Krohn. J’aime la science et j’aime travailler avec le monde.»