Près de 600 citoyens signent une pétition réclamant l’annulation de l’entente

Actualité. Une pétition comptant près de 600 noms de citoyens a été déposée auprès des élus de Saint-Édouard lors de l’assemblée du conseil du 2 avril. Ils réclament la fin de l’entente de service de dix ans pour la desserte incendie à Saint-Édoaurd par le Service des incendies de Sherrington. Ils demandent aussi la réouverture de leur caserne et la remise en service de leur brigade de pompiers.

Ce mouvement a été initié par une dizaine de citoyens qui ont décidé de mettre sur pied un organisme à but non lucratif, le Ralliement des citoyens de Saint-Édouard, dont le président est Jean-Philippe Raymond. Ce dernier a présenté publiquement la pétition avant de la remettre au conseil, le 2 avril.

Cette pétition a été transmise à la MRC des Jardins-de-Napierville, à plusieurs élus provinciaux, dont les chefs de parti, ainsi qu’à différents ministères, a annoncé M. Raymond.

Le maire de Saint-Édouard, Alexandre Bastien, a accusé réception de la pétition. Il a indiqué que le conseil allait l’analyser et qu’il allait faire un retour à ce sujet.

Demandes

Selon les signataires de la pétition, l’entente de service avec Sherrington devrait plutôt faire place à un partenariat, où chacune des deux municipalités conserve son autonomie.

Ils réclament également la remise en fonction du Service des incendies de Saint-Édouard, dans sa caserne, avec ses équipements, de même que la réembauche de ses pompiers, avec qui le lien de confiance a été brisé.

Historique

Le Service des incendies de Saint-Édouard n’était plus opérationnel depuis la démission en bloc de son ancien directeur ainsi que de plusieurs pompiers, en mars 2023.

À la suite de ces événements, le Service des incendies de Sherrington a couvert le territoire de Saint-Édouard, jusqu’à ce qu’une entente de service formelle soit conclue entre les deux municipalités, en décembre 2023. D’une durée de dix ans, cette entente prévoit l’intervention des pompiers et des premiers répondants de Sherrington sur le territoire de Saint-Édouard, ainsi que la mise en commun des équipements, entre autres.

Motifs

Plusieurs motifs sont évoqués par les signataires de la pétition pour réclamer l’annulation de cette entente.

On cite la sécurité de la population qui est comprise en raison de délais d’intervention allongés, du fait que les pompiers partent de la caserne de Sherrington.

Dans son exposé aux élus, M. Raymond cite aussi le budget planifié pour le Service des incendies de -Saint-Édouard qui est en hausse, sans compter l’augmentation du coût des assurances pour les propriétaires qui sont situés à plus de huit kilomètres d’une caserne, depuis la fermeture de celle de Saint-Édouard.

On dénonce aussi l’absence d’efforts qui ont été déployés pour établir une médiation entre le conseil et les membres du Service des incendies, avant sa dissolution.

Enfin, les signataires estiment que le conseil n’a pas informé adéquatement les citoyens quant au processus décisionnel qui a mené à la signature de cette entente avec Sherrington.

Le Ralliement

En créant le Ralliement des citoyens de Saint-Édouard, M. Raymond souhaite donner une voix à ses concitoyens.

« L’intention du Ralliement est de donner une force de parole aux citoyens qui n’ont aucun pouvoir décisionnel, déplore-t-il. L’ordre du jour des séances du conseil est publié seulement 24 heures à l’avance et la période de questions se déroule à la fin des séances, après que les règlements ont été votés. Ce n’est pas transparent et c’est ce que je reproche au conseil et au maire. »

« -Je ne dis pas que le Ralliement va devenir la voix de la population, mais il va permettre des discussions et des rassemblements citoyens, poursuit M. Raymond. C’est un mouvement citoyen dont l’objectif est de soulever des idées créatives, des questionnements et de les présenter au conseil avec un porte-parole. Pour ma part, je n’ai aucune aspiration à faire de la politique. Je fais ça parce que je pense que c’est important. »

La suite des choses

M. Raymond dit avoir parlé avec d’anciens pompiers de Saint-Édouard qui lui ont confié être prêts à reprendre du service.

« Je veux communiquer avec l’Association des pompiers de -Saint-Édouard et une fois que le conseil aura évalué nos demandes, il sera -peut-être possible d’avoir le dialogue qui n’a pas eu lieu dès le départ », affirme-t-il.

Cette entente a des répercussions sur les citoyens et le conseil n’a pas fait la démonstration qu’elle a été conclue à l’avantage de Saint-Édouard, souligne M. Raymond.

« Plusieurs citoyens ont vu le coût de leur assurance grimper de 250 $ et même 500 $ depuis la fermeture de la caserne, déplore-t-il. Ils sont d’avis que la décision de signer cette entente a été prise très vite et qu’ils n’ont pas été informés de ses impacts et de ses coûts. »

Décision

« Je n’ai pas de parti pris, assure Jean-Philippe Raymond. Si la meilleure décision est de rester avec Sherrington et que ça convient, soyons avec Sherrington, mais il faut évaluer les chiffres pour prendre une décision judicieuse et je ne crois pas que ça a été fait. »

« J’invite les gens à venir au conseil pour se faire leur propre idée et à participer à la vie municipale pour recréer une communauté à Saint-Édouard », conclut-il.