Groupe de citoyens de Hemmingford soutenant les réfugiés: Créons des ponts dénonce la fermeture du chemin Roxham

Actualité. Des citoyens de la région, qui font partie du groupe -Créons des ponts, dénoncent la fermeture du chemin Roxham, depuis les modifications à l’Entente sur les tiers pays sûrs qui sont entrées en vigueur le 25 mars. Ils estiment que ce geste aura de graves conséquences qui pourraient mettre la vie des demandeurs d’asile en danger.

En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs, les -États-Unis et le -Canada désignent l’autre pays comme un pays sûr pour les réfugiés. Ainsi, une personne en provenance des -États-Unis qui se présente à un poste frontalier canadien ne peut pas demander l’asile au -Canada. Elle est plutôt refoulée aux -États-Unis, où elle doit faire sa demande.

Avant le 25 mars, cette -Entente ne s’appliquait qu’aux postes frontaliers officiels. Un demandeur d’asile pouvait donc contourner cette règle en entrant au -Canada par un site irrégulier, comme le chemin -Roxham.

Depuis le 25 mars donc, l’Entente sur les tiers pays sûrs s’étend à l’ensemble de la frontière entre le -Canada et les -États-Unis. Cela signifie qu’un demandeur d’asile qui entre par le chemin -Roxham est désormais refoulé aux -États-Unis et ne peut plus demander asile au -Canada en empruntant cette voie.

Les nouvelles règles prévoient aussi qu’une personne qui réussirait à entrer clandestinement au -Canada sera refoulée aux -États-Unis si elle est interceptée dans les 14 jours après avoir franchi la frontière canadienne.

Conséquences

Ce nouveau protocole a été annoncé quelques heures à peine avant son entrée en vigueur.

« -Personne n’a eu le temps d’informer les migrants qui étaient déjà en route à la recherche de sécurité au -Canada, déplore -Créons des ponts, un groupe de citoyens de la région de -Hemmingford fondé en 2017, qui soutient les réfugiés. Certains ont voyagé pendant des semaines, voire des mois, pour finalement découvrir qu’ils sont arrivés trop tard et qu’ils ne peuvent plus traverser la frontière. Leur désespoir est déchirant. »

Clandestins

Une autre crainte formulée par les membres de -Créons des ponts est que désormais, les demandeurs d’asile tentent d’entrer de façon clandestine et soient contraints à se cacher pendant au moins 14 jours, avant de pouvoir demander asile au -Canada.

« -En raison de l’isolement géographique du -Canada et d’exigences restrictives en matière de visa, la plupart des réfugiés ne peuvent arriver ici que par la frontière terrestre, souligne le groupe par voie de communiqué. Le chemin -Roxham était un endroit sécuritaire pour faire leur demande, mais il est désormais bloqué. En l’absence d’autres options, certaines personnes tenteront de traverser par leurs propres moyens ou s’en remettront à des passeurs qui ne demandent qu’à exploiter la situation. »

-États-Unis

Créons des ponts estime que les -États-Unis ne sont pas sûrs pour les demandeurs d’asile.

« -Des milliers de personnes sont placées en détention, souvent dans des conditions inhumaines qui « heurtent la conscience », comme l’a déclaré la juge -McDonald de la -Cour fédérale canadienne dans son arrêt de 2020, indique -Créons des ponts. La plupart d’entre eux n’ont pas accès à un avocat, ce qui rend très difficile le dépôt d’une demande d’asile. Certains réfugiés seront déportés vers leur pays d’origine où leur vie est en danger, ce qui constitue la violation la plus grave de la loi sur les réfugiés. S’ils sont aux -États-Unis depuis plus d’un an, ils ne peuvent plus y demander l’asile et peuvent se retrouver dans une impasse, sans statut, -peut-être sans abri, luttant pour survivre et incapables de rentrer chez eux. »

Installations d’accueil au chemin -Roxham

Entre temps, dans un article paru le 6 avril dans -La -Presse, on apprenait que la -Gendarmerie royale du -Canada (GRC) n’a pas l’intention de démanteler « dans l’immédiat » les installations érigées à l’extrémité du chemin -Roxham pour accueillir les demandeurs d’asile qui traversent la frontière à pied.

En 2022, la -GRC y a intercepté 39 540 demandeurs d’asile, rappellent les auteurs de l’article, -Joël-Denis -Bellavance et -Mélanie -Marquis.