Joe Biden approuve un important projet de forage pétrolier en Alaska

WASHINGTON — L’administration de Joe Biden a annoncé lundi qu’elle approuvait le controversé projet «Willow» de forage de pétrole sur la côte nord de l’Alaska, riche en pétrole.

Cette approbation représente l’un des choix climatiques les plus importants de Joe Biden. Et cette décision est susceptible d’attirer la foudre des écologistes, qui disent qu’elle va à l’encontre des promesses du président démocrate en matière de climat.

Cette annonce survient par ailleurs un jour après que la Maison-Blanche, dans un grand élan de conservation, a annoncé qu’elle interdirait ou limiterait le forage dans certaines autres régions de l’Alaska et de l’océan Arctique.

Le projet «Willow» de Joe Biden autoriserait initialement trois sites de forage, ce qui, selon le promoteur ConocoPhillips, comprendrait environ 219 puits au total. Un quatrième site de forage proposé pour le projet serait refusé. La pétrolière a déclaré qu’elle considérait l’option «sur trois sites» comme réalisable.

ConocoPhillips, établie à Houston, renoncera à ses droits sur environ 68 000 acres de baux existants dans la réserve nationale de pétrole de l’Alaska.

Les écologistes s’étaient déjà indignés que M. Biden semble ouvert à l’approbation du projet, qui, selon eux, met en péril le legs climatique du président démocrate. Permettre à la pétrolière ConocoPhillips d’aller de l’avant avec le plan de forage violerait également la promesse de campagne de M. Biden d’arrêter de nouveaux forages pétroliers sur les terres publiques, disent-ils.

La décision de l’administration n’est probablement pas défit, avec des contestations judiciaires en vue des groupes environnementaux.

Les Iñupiat divisés

La mairesse de Nuiqsut, Rosemary Ahtuangaruak, dont la communauté d’environ 525 personnes est la plus proche du projet, est ouvertement opposée, s’inquiétant des impacts sur le caribou et les modes de vie de subsistance de ses habitants. Le conseil tribal Naqsragmiut, dans une autre communauté de la région, a également soulevé des préoccupations concernant le projet.

Mais il existe un «consensus majoritaire» pour soutenir le projet sur la côte nord, a déclaré Nagruk Harcharek, président de l’organisme «Voice of the Arctic Iñupiat», dont les membres comprennent des dirigeants d’une grande partie de cette région.

La pétrolière soutient que le projet Willow de ConocoPhillips Alaska pourrait produire jusqu’à 180 000 barils de pétrole par jour, créer jusqu’à 2500 emplois pendant la construction et 300 emplois à long terme, et générer des milliards de dollars de redevances et de recettes fiscales pour les gouvernements fédéral, de l’État de l’Alaska et locaux. 

Le projet, situé dans la «Réserve nationale de pétrole de l’Alaska», ainsi désignée par le gouvernement fédéral, bénéficie d’un large soutien politique dans l’État. Les législateurs autochtones de l’Alaska ont récemment rencontré la secrétaire à l’Intérieur, Deb Haaland, pour demander un soutien au projet Willow.

Mais les militants écologistes ont mené une campagne sur les réseaux sociaux pour rappeler à M. Biden ses promesses de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de promouvoir les énergies propres.

Anticipant cette réaction, la Maison-Blanche a annoncé dimanche que M. Biden empêcherait ou limiterait le forage pétrolier sur 16 millions d’acres en Alaska et dans l’océan Arctique. Le plan interdirait le forage dans près de 3 millions d’acres de la mer de Beaufort – la fermant à l’exploration pétrolière – et limiterait le forage dans plus de 13 millions d’acres dans la Réserve nationale de pétrole.

La Maison-Blanche a soutenu dimanche dans un communiqué que le retrait de la zone extracôtière garantit que l’habitat important des baleines, des phoques, des ours polaires et d’autres animaux sauvages «sera protégé à perpétuité de l’extraction».