L’Iran annonce 110 arrestations dans l’affaire des écolières empoisonnées

DUBAÏ, Émirats arabes unis — La police iranienne a déclaré mercredi que 110 suspects avaient été arrêtés en lien avec l’empoisonnement présumé de milliers de filles dans des écoles à travers le pays.

Les écolières disent avoir été intoxiquées par des émanations nocives lors d’incidents remontant à novembre qui se sont principalement produits dans des écoles de filles. Les autorités ont indiqué qu’elles enquêtent, mais on ne sait pas qui pourrait être à l’origine des incidents ni quels produits chimiques, le cas échéant, ont été utilisés.

Contrairement à l’Afghanistan voisin, l’Iran n’a pas d’antécédents d’extrémistes religieux ciblant l’éducation des femmes, même au plus fort de sa révolution islamique de 1979. 

Pour l’instant, on ne rapporte aucun décès et certains responsables ont suggéré que l’hystérie de masse aurait pu jouer un rôle.

Le général Saeed Montazerolmehdi, porte-parole de la police, a annoncé les arrestations dans des propos relayés par les médias iraniens. Il a également déclaré que la police avait confisqué des milliers de jouets de bombe puante, ce qui indique que certaines des attaques présumées pourraient être des canulars imitant les actes originaux. 

D’autres attaques semblent être plus graves, des centaines d’étudiantes ayant été hospitalisées, selon des médias locaux et des groupes de défense des droits.

L’Iran a fortement restreint les médias indépendants et arrêté des dizaines de journalistes depuis le déclenchement des manifestations antigouvernementales à l’échelle nationale en septembre dernier. Le pays a également ciblé les journalistes couvrant les empoisonnements, alors que les autorités n’ont fourni que peu de détails sur ce qui se passe.

Un législateur d’un comité gouvernemental enquêtant sur les incidents a déclaré plus tôt ce mois-ci que jusqu’à 5000 élèves se sont plaints d’avoir été malades dans 230 écoles de 25 provinces. Le groupe Human Rights Activists in Iran, qui a suivi de près les récentes manifestations, a estimé le nombre à plus de 7000 élèves. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a documenté ce qui aurait pu être un phénomène similaire en Afghanistan de 2009 à 2012, lorsque des centaines de filles à travers le pays se sont plaintes d’odeurs étranges et d’empoisonnement. Aucune preuve n’a été trouvée pour étayer les soupçons, et l’OMS a déclaré qu’il s’agissait d’une maladie psychogène de masse, également appelée hystérie de masse.