Un missile russe aurait fait deux morts en Ukraine

KYIV, Ukraine — Un missile russe a frappé un musée dans une ville ukrainienne mardi, faisant deux morts et dix blessés, dans le cadre d’un barrage incessant qui intervient alors que l’Ukraine prépare ses forces à une contre-offensive attendue au printemps.

Les autorités ukrainiennes ont précisé que l’armée russe avait utilisé des missiles de défense aérienne S-300 pour attaquer Koupiansk, dans la région de Kharkiv, frappant le musée d’histoire locale situé dans le centre de la ville.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié une vidéo du site qui montre le bâtiment en ruines et des secouristes examinant les dégâts.

«Le pays terroriste fait tout pour nous détruire complètement, a dénoncé M. Zelensky. Notre histoire, notre culture, notre peuple. Il tue des Ukrainiens avec des méthodes absolument barbares.»

Les responsables ont tout d’abord rapporté une perte de vie. On a ensuite annoncé qu’un corps avait été extirpé des décombres. Le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleh Syniehubov, a ajouté que trois personnes avaient été hospitalisées et que sept autres avaient été légèrement blessées. D’autres victimes se trouveraient encore sous les décombres, mais les autorités n’ont pas précisé leur état. Les secouristes s’efforcent de les récupérer.

Koupiansk a été capturée par les forces russes au début de l’invasion russe, mais a été reprise par les forces ukrainiennes lors d’une contre-offensive surprise en septembre, au cours de laquelle les Russes ont été chassés de vastes pans de la région de Kharkiv.

Selon le bureau présidentiel ukrainien, une femme a également trouvé la mort dans le bombardement russe de la ville de Dvorichna, près de Koupiansk, et deux civils ont été tués dans la région de Donetsk, dans l’est du pays.

L’armée ukrainienne se prépare actuellement à une nouvelle contre-offensive massive, en s’appuyant sur les dernières livraisons de chars de combat occidentaux et d’autres armes, ainsi que sur des troupes fraîches formées à l’Ouest.

M. Zelensky a rencontré mardi les hauts gradés de l’armée pour discuter de la situation sur le champ de bataille ainsi que des perspectives de nouvelles livraisons d’armes et de la préparation des troupes.

«Nous devons accélérer le rythme des livraisons d’armes, car chaque jour de retard représente la vie de nos soldats», a déclaré M. Zelensky sur Facebook.

Dans une entrevue publiée lundi par RBC-Ukraine, le chef du renseignement militaire ukrainien, le général de division Kyrylo Boudanov, a décrit la contre-offensive prévue comme une «bataille historique dans l’histoire moderne de l’Ukraine» qui permettrait au pays de «reconquérir d’importantes zones».

Le Kremlin, quant à lui, a régulièrement rappelé à l’Occident l’existence de l’arsenal nucléaire russe afin de décourager les États-Unis et leurs alliés d’augmenter les livraisons d’armes à l’Ukraine.

Dans la dernière déclaration en date, Dmitri Medvedev, le chef adjoint du Conseil de sécurité présidé par le président russe Vladimir Poutine, a averti mardi que «le monde est probablement au bord d’une nouvelle guerre mondiale» et a déclaré que Moscou n’hésiterait pas à utiliser des armes nucléaires si elle était confrontée à une menace existentielle.

M. Medvedev a rappelé la doctrine nucléaire de la Russie, qui prévoit l’utilisation d’armes atomiques en réponse à une attaque nucléaire ou à une attaque avec des armes conventionnelles menaçant «l’existence même» de l’État russe.

«Nos adversaires potentiels ne devraient pas sous-estimer cela», a tonné M. Medvedev.