Au moins 22 morts et de nombreux blessés dans une frappe aérienne au Soudan

LE CAIRE — Une frappe aérienne dans une ville soudanaise a tué samedi au moins 22 personnes dans l’une des attaques aériennes les plus meurtrières à ce jour depuis des semaines de combats entre les généraux rivaux du Soudan, ont déclaré les autorités sanitaires.

L’agression a eu lieu contre un quartier résidentiel d’Omdurman, la ville voisine de la capitale, Khartoum, selon un bref communiqué du ministère de la Santé. L’attaque a blessé un nombre indéterminé de personnes, ajoute-t-on.

Ce bombardement a été l’une des attaques les plus meurtrières dans les zones urbaines de la capitale et ailleurs au Soudan, entre l’armée et un puissant groupe paramilitaire connu sous le nom de Forces de soutien rapide (FSR). 

Le mois dernier, une frappe aérienne a tué au moins 17 personnes dont 5 enfants à Khartoum.

Les FSR ont accusé l’armée d’avoir frappé des zones résidentielles à Omdurman, où des combats ont fait rage entre les factions belligérantes, selon des habitants. L’armée aurait tenté de couper une ligne d’approvisionnement cruciale pour la force paramilitaire là-bas.

Un porte-parole de l’armée n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter.

Deux habitants d’Omdurman ont déclaré qu’il était difficile de déterminer quelle partie était responsable de l’attaque. Ils ont déclaré que les avions de l’armée ont ciblé à plusieurs reprises les troupes des FSR dans la région et que la force paramilitaire a utilisé des drones et des armes anti-aériennes contre l’armée.

Au moment de l’attaque tôt samedi, l’armée frappait les FSR, qui prenaient les maisons des gens comme boucliers. Les FSR ont pour leur part tiré des obus antiaériens sur les avions de combat attaquants, a déclaré Abdel-Rahman, l’un des habitants qui a demandé à n’utiliser que son prénom pour sa sécurité.

Le conflit a éclaté à la mi-avril, clôturant des mois de tensions croissantes entre les chefs de l’armée et les FSR.

Les responsables ont déclaré le mois dernier que les affrontements avaient tué plus de 3 000 personnes et blessé plus de 6 000 autres. 

Plus de 2,9 millions de personnes ont fui leur foyer vers des zones plus sûres à l’intérieur du Soudan ou ont traversé les pays voisins, selon les chiffres de l’ONU.