Consultations prébudgétaires: les centrales demandent de ne pas baisser les impôts

MONTRÉAL — Dans le cadre des consultations prébudgétaires, les quatre centrales syndicales demandent au ministre des Finances, Eric Girard, de ne pas baisser les impôts des particuliers comme le gouvernement Legault s’y est engagé.

La CSQ, la CSN, la FTQ et la CSD font valoir qu’avec les problèmes qui affligent les réseaux de la santé et de l’éducation notamment, il importe de mieux financer les services publics plutôt que de se priver de précieux revenus avec des baisses d’impôt.

«Quand on questionne les Québécois sur les baisses d’impôt, ils sont d’accord. Mais si on les questionne sur « réinvestir dans nos réseaux », ils sont aussi d’accord avec de forts pourcentages», a relevé en entrevue Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec.

«Il y aura peut-être un moment pour les baisses d’impôt, mais ce moment-là, il n’est pas là présentement. Deux milliards de dollars, on ne peut s’en priver. On l’a vu depuis plusieurs années: ça craque de partout dans nos réseaux», a lancé M.  Gingras.

Il n’y a pas que les réseaux de la santé et de l’éducation dans lesquels il faut réinvestir, affirme-t-il. Il y a aussi les services de garde, les infrastructures, la formation de la main-d’oeuvre, l’alphabétisation, la lutte contre les changements climatiques.

D’ailleurs, le gouvernement du Québec est aussi en négociation pour le renouvellement des conventions collectives qui concernent 600 000 employés de l’État.

«Il faut investir dans les conditions de travail pour ramener du monde et les garder», plaide M. Gingras. Car à cause des conditions actuelles d’emploi, il y a rareté de main-d’oeuvre dans les soins de santé, l’enseignement, les services de garde, l’aide aux élèves en difficulté, les centres jeunesse et pour les postes d’employés de soutien.

La CSD, la CSQ, la CSN et la FTQ soulignent également que les finances du Québec sont saines.

En matière de formation, les quatre insistent sur l’importance de maintenir la loi qui impose aux entreprises qui ont une masse salariale de plus de 2 millions $  d’investir l’équivalent de 1 % de leur masse salariale dans la formation de la main-d’oeuvre.

«Il faudrait penser peut-être à avoir une masse salariale de 1 million $ avec la loi du 1 %», parce que beaucoup de problèmes de rareté de main-d’oeuvre ont un lien avec des besoins en formation, fait valoir M. Gingras.

Et cette formation sert également à «protéger l’employabilité» et à réduire la pression sur le marché du travail, estiment la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Centrale des syndicats du Québec et la Centrale des syndicats démocratiques.