Des organismes du N.-B. inquiets pour la diversité sexuelle et de genre à l’école

FREDERICTON — La Commission des droits de la personne du Nouveau-Brunswick s’inquiète de la décision du gouvernement de revoir la politique de la province sur l’orientation sexuelle dans les écoles.

La présidente de la Commission, Claire Roussel-Sullivan, a rappelé lundi que la politique 713 définit des standards minimaux pour assurer un environnement scolaire accueillant et inclusif pour les élèves faisant partie de la communauté LGBTQ+.

«(La commission) souligne que le gouvernement a l’obligation de protéger l’égalité et la dignité de tous les enfants scolarisés, a noté Mme Roussel-Sullivan. Ces obligations découlent des engagements du gouvernement en vertu du système international, national et provincial des droits de la personne.»

Cette sortie est survenue en réaction aux informations selon lesquelles le gouvernement aurait décidé de revoir cette politique — connue sous le nom de politique 713 — après avoir entendu les préoccupations de divers groupes, y compris les parents et les enseignants.

Le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, a toutefois assuré lundi que la politique 713 ne serait pas supprimée. «Nous examinons les aspects de la politique qui causent de la confusion. Cependant, nous n’abrogeons en aucun cas la politique», a-t-il tranché.

Deux aspects spécifiques de la politique qui ont suscité des critiques de la part de certains parents seront notamment examinés.

L’un d’eux concerne la possibilité pour les élèves de moins de 16 ans de changer leur prénom et leur pronom préférés, sans en aviser les parents. L’autre touche le processus de sélection et de participation aux sports d’équipe, a indiqué le ministre, sans toutefois fournir plus de détails sur les préoccupations concernant les équipes sportives.

«En plus de ces deux aspects de la politique 713, les parents ont également exprimé des inquiétudes quant à l’adéquation à l’âge de ce qui est enseigné en classe en matière d’éducation sexuelle», a mentionné M. Hogan.

Gail Costello, de l’organisme LGBTQ+ Pride in Education, a participé à l’élaboration de la politique. Elle estime que le ministère de l’Éducation ne devrait pas laisser un petit groupe dicter les décisions du gouvernement.

«La politique 713 consiste à créer un espace d’apprentissage sûr», a-t-elle rappelé.

«Il s’agit de laisser les enfants utiliser les noms qu’ils aiment ou qu’ils approuvent sur les bulletins. Il s’agit de toilettes sûres. Il s’agit d’un espace d’apprentissage sûr et inclusif. Il s’agit littéralement de l’espace physique. Il ne s’agit pas du tout du programme», a-t-elle fait valoir.

Elle a qualifié la révision de la politique de «dangereuse».

La politique a été mise en place, a souligné Mme Costello, afin que les étudiants LGBTQ+ puissent se reconnaître dans l’environnement de la classe sans être intimidés ou gênés.