Fiona: la tempête a causé quelque 660 millions $ en dommages assurés

MONTRÉAL — L’ouragan Fiona a causé 660 millions $ en dommages assurés, selon une première estimation de la firme Catastrophe Indices and Quantification (CatIQ).

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) indique que la tempête a été l’événement météorologique extrême le plus coûteux jamais enregistré au Canada atlantique sur le plan des dommages assurés, selon l’estimation fournie par CatIQ.

Il a ajouté que bon nombre des personnes touchées par la tempête se trouvaient dans des zones inondables à haut risque et des plaines inondables, où la couverture d’assurance résidentielle contre les inondations n’est pas disponible.

Par conséquent, le bureau affirme que l’écrasante majorité des coûts de la catastrophe seront à la charge du gouvernement.

La tempête a touché terre en Nouvelle-Écosse le 24 septembre et a ravagé la région, coupant l’électricité à plus de 500 000 clients dans les Maritimes. L’ouragan a provoqué des vents violents dépassant les 100 km/h, des pluies torrentielles, des inondations, et a fait plusieurs morts.

Le bureau affirme que la tempête a également emporté au moins 20 maisons dans l’océan, principalement à Port aux Basques, à Terre-Neuve.

Selon le BAC, plus de la moitié des dommages assurés étaient en Nouvelle-Écosse, avec plus de 385 millions $, suivi de l’Île-du-Prince-Édouard avec plus de 220 millions $ de dommages assurés.

Le deuxième événement météorologique extrême le plus coûteux au Canada atlantique a été l’ouragan Juan en 2003 avec un total de 192 millions $, selon le bureau. 

Des catastrophes coûteuses et fréquentes

Alors que l’ouragan Fiona était l’événement météorologique extrême le plus coûteux au Canada atlantique, il s’agissait de la dixième catastrophe naturelle la plus coûteuse au Canada en matière de paiements d’assurance, selon le BAC.

Les incendies de forêt de Fort McMurray en 2016 sont en tête de liste avec 4 milliards $. 

Cinq des dix catastrophes naturelles les plus coûteuses au Canada se sont produites au cours des cinq dernières années, notamment les inondations en Colombie-Britannique en 2021 (675 millions $) et la tempête de grêle de 2020 en Alberta (1,2 milliard $).

Le BAC a déclaré que les réclamations d’assurance liées à des phénomènes météorologiques violents ont plus que quadruplé au Canada depuis 2008; la «nouvelle norme» pour les dommages catastrophiques assurés au Canada s’élevant à 2 milliards $ par an.

Cela se compare à une moyenne annuelle de 632 millions $ entre 2001 et 2010, selon le BAC.

Une meilleure résilience nécessaire

Amanda Dean, vice-présidente du BAC pour l’Atlantique, a affirmé que le Canada doit améliorer sa résilience face aux phénomènes météorologiques extrêmes alors que le changement climatique fait des ravages.

«Le changement climatique est réel, et les décès, les troubles émotionnels et les conséquences financières dont nous avons été témoins doivent être un appel à l’action – nous devons accorder la priorité à la protection de tous les Canadiens contre les impacts du changement climatique», a déclaré Mme Dean dans un communiqué de presse mercredi.

Les experts ont déclaré que l’ouragan Fiona a mis en évidence les lacunes de la couverture d’assurance résidentielle, car une grande partie des dommages n’était pas couverte.

Les polices résidentielles nécessitent généralement des ajouts pour couvrir les inondations, et même celles-ci ne couvrent normalement pas les dommages causés par les ondes de tempête.

La seule assurance couvrant les dommages causés par les ondes de tempête est peut-être offerte par Co-operators, qui a commencé à offrir une assurance contre les ondes de tempête aux propriétaires du Canada atlantique et de la Colombie-Britannique en 2018.

Le BAC est membre du Groupe de travail fédéral, provincial et territorial sur l’assurance contre les inondations et la réinstallation et a plaidé en faveur d’un programme national public-privé d’assurance contre les inondations pour les résidants des zones à haut risque, a déclaré l’organisation.