Le MAPAQ veut mieux encadrer la cueillette et la transplantation l’ail des bois

MONTRÉAL — Alors que l’ail des bois s’apprête à sortir de terre, le gouvernement du Québec rappelle à ceux qui seraient tentés d’en faire la récolte que cette plante vulnérable est fortement encadrée par la loi afin d’en assurer la préservation.

La cueillette intensive et la destruction de son habitat, notamment par des activités agricoles et le développement urbain, ont grandement affecté la survie du végétal, c’est pourquoi  la vente et la cueillette pour commercialisation de l’ail des bois sont interdites depuis 1995. 

Sa récolte à des fins personnelles est aussi restreinte à un maximum de 200 grammes, 50 bulbes ou 50 plants par personne, par année, en plus d’être prohibée dans des milieux naturels protégés, rappelle le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans un communiqué.

L’an dernier, le ministère avait resserré certaines dispositions de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables pour punir plus durement les contrevenants. Ceux-ci s’exposent désormais à des amendes allant de 10 000 $ à 6 millions $ ou des sanctions administratives pécuniaires dont le montant se situe entre 2000 $ et 10 000 $.

«L’engouement envers [l’ail des bois] a mené à une cueillette excessive, ce qui a eu comme conséquence d’exercer une pression sur l’espèce. Des mesures ont donc dû être mises en place pour éviter sa disparition. Il est rassurant de voir que ces dernières ont un impact et que l’ail des bois est toujours présent dans nos milieux naturels», a déclaré dans un communiqué le ministre de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

« Il est essentiel d’exploiter et de consommer nos ressources naturelles de façon responsable. La conservation de l’ail des bois, une espèce bien connue au Québec et très appréciée, en est un exemple éloquent », a pour sa part souligné le ministre à la tête du MAPAQ, André Lamontagne.

Un règlement omnibus a permis un allègement concernant la transplantation de l’ail des bois, qui était jusqu’alors interdite dans certains lieux où l’espèce serait affectée négativement. 

En vertu de celui-ci, des plants d’ail des bois qui seraient détruits s’ils n’étaient pas transplantés autre part peuvent être déplacés si cette transplantation est faite manuellement entre le 15 mai et le 15 juin de chaque année. En outre, si la transplantation «vise 500 plants ou plus», les travaux doivent être supervisés par une personne ayant des compétences en «écologie, en foresterie, en horticulture ou en aménagement paysager», stipule la loi, qui exige la transmission d’un rapport d’activité au ministre dans les 30 jours suivant la transplantation. 

Ce règlement s’accompagnera éventuellement d’un guide présentant les meilleures pratiques pour s’adonner à la transplantation et ainsi, à la sauvegarde de cette plante emblématique du Québec.

Le MAPAQ rappelle que l’an dernier, plus de 500 occurrences d’ail des bois ont été documentées dans la province, particulièrement en Estrie et en Montérégie.

———

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.