L’ex-cheffe de l’APN réclame une enquête sur une possible ingérence du fédéral

RoseAnne Archibald demande une enquête indépendante sur une possible ingérence du gouvernement au sein de l’Assemblée des Premières Nations (APN), une semaine après avoir été évincée de son poste de cheffe nationale.

«L’APN est devenue un outil pour le gouvernement», a déclaré Mme Archibald lors d’une vidéo diffusée en direct sur Facebook jeudi soir. 

Mme Archibald a été démise de ses fonctions la semaine dernière lors d’une assemblée extraordinaire des chefs qui a également traité d’une enquête sur les ressources humaines liée à des plaintes déposées contre elle par des membres du personnel de l’APN. 

La résolution a été adoptée mercredi dernier avec le soutien d’environ 70 % des participants à la réunion virtuelle.

Le rapport sur les ressources humaines, rédigé par Emond Harnden LLP, a examiné cinq plaintes déposées contre Mme Archibald et a conclu que son comportement relevait du harcèlement dans plus d’un cas. Il a constaté que Mme Archibald n’avait pas respecté la confidentialité et qu’elle avait enfreint la politique de l’APN, notamment en exerçant des représailles à l’encontre des plaignants.

Mme Archibald a toujours nié toutes les allégations portées contre elle. Elle a soutenu que les chefs n’avaient pas reçu le rapport complet. 

L’ancienne cheffe nationale a affirmé que l’enquête visait à dissimuler ce qui se passait réellement au sein de l’organisation nationale de défense des droits qui représente plus de 600 Premières Nations.

Mme Archibald a fait allusion à de l’ingérence au cours de la vidéo de jeudi, notamment aux allégations selon lesquelles il existe des liens entre le personnel de l’Assemblée, les chefs, les ex-chefs nationaux et le gouvernement libéral fédéral. 

«Nous avons besoin d’une enquête sur l’ingérence potentielle du gouvernement à l’APN», a-t-elle déclaré.

Elle a appelé ses sympathisants à écrire au chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, et au chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, pour demander une enquête sur l’ingérence.

Mme Archibald est devenue la première femme à occuper le poste de chef national en 2021. Mais sa destitution fait suite à plus d’un an d’agitation autour de son leadership. Elle a été suspendue de ses fonctions de cheffe nationale en juin 2022, mais a été réintégrée lors d’une assemblée générale le mois suivant.  

Mme Archibald a déclaré qu’elle avait été prise pour cible pour avoir lutté contre la corruption au sein de l’APN. Elle a demandé pourquoi le gouvernement fédéral n’avait pas contribué au financement d’un audit juricomptable de l’assemblée. Les chefs ont approuvé l’examen financier, mais ont invoqué des questions financières pour expliquer pourquoi le dossier n’avait pas progressé.

Mme Archibald a affirmé que les dix chefs régionaux de l’APN — qui sont sélectionnés par des groupes politiques locaux — se sont emportés et ont manoeuvré contre son leadership. 

«Il s’agissait d’une forme de violence latérale, a-t-elle dit. C’était inhumain.»

Des centaines de chefs et de dirigeants des Premières Nations se réuniront à Halifax la semaine prochaine pour l’assemblée générale annuelle. 

Mme Archibald a indiqué qu’elle avait l’intention d’envoyer un mémo à tous les chefs avant de décider si elle participerait ou non à la réunion. 

Elle a demandé à être réintégrée et a déclaré qu’elle reviendrait si les chefs insistaient pour que ce soit le cas lors de la réunion de la semaine prochaine.

«Je ne suis plus cheffe nationale à moins que les chefs ne me demandent de revenir à l’AGA la semaine prochaine, a-t-elle affirmé. Et je l’accepte.»