Santé Canada approuve un nouveau médicament pour protéger les bébés contre le VRS

OTTAWA — Santé Canada a approuvé un nouveau médicament pour aider à protéger les bébés contre les maladies graves causées par le virus respiratoire syncytial, ou VRS.

Nirsevimab, également connu sous son nom de marque Beyfortus, a été autorisé le 19 avril. Il a été créé par AstraZeneca et Sanofi. 

Le nirsevimab est «un anticorps monoclonal visant à prévenir les maladies graves des voies respiratoires inférieures causées par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nouveau-nés et les nourrissons», a déclaré vendredi le porte-parole de Santé Canada, Mark Johnson, dans un courriel à La Presse Canadienne.

Le médicament, qui est administré par injection, est également autorisé pour les enfants de moins de deux ans s’ils sont à risque d’infection grave, souligne-t-il.

Les anticorps monoclonaux sont fabriqués dans un laboratoire pour imiter les anticorps naturels pour prévenir ou traiter les maladies. 

Selon l’Agence européenne des médicaments, un organisme de réglementation qui a approuvé l’automne dernier l’utilisation du médicament dans l’Union européenne (UE), le nirsevimab s’attache à une protéine à la surface du virus et entrave sa capacité à pénétrer dans les cellules de l’organisme, en particulier dans les poumons.

Le Canada offre déjà l’anticorps monoclonal palivizumab — aussi connu sous le nom de marque Synagis — aux bébés prématurés parce qu’ils sont plus vulnérables aux maladies graves causées par le VRS. Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) ne recommande pas le palivizumab pour les bébés en santé.

Le palivizumab doit être injecté environ une fois par mois — jusqu’à quatre fois — pendant la saison des VRS pour demeurer efficace. Le nirsevimab ne nécessite qu’une seule dose qui dure toute la saison du VRS. 

«Cela change la donne», a déclaré la docteure Anna Banerji, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques à l’école Dalla Lana School of Public Health de l’Université de Toronto. 

Les bébés inuits du Nunavut sont particulièrement touchés par la VRS, souligne la Dre Banerji. 

Bien que Santé Canada ait autorisé le nirsevimab pour tous les nourrissons, on ne sait pas s’il sera administré massivement.

Il revient aux provinces et aux territoires de déterminer qui reçoit les injections, souvent en fonction des recommandations de l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS).

Santé Canada a déclaré qu’en attendant les recommandations de l’ACMTS, il s’attend à ce que le nirsevimab «soit disponible pour une utilisation limitée pendant la saison des voies respiratoires d’automne-hiver 2023/2024».

La plupart des enfants au Canada sont infectés par le VRS avant l’âge de deux ans, selon le site Web de l’Agence de la santé publique du Canada. Il provoque généralement une maladie bénigne, mais peut être grave et est une cause fréquente de bronchiolite et de pneumonie, précise l’agence. 

L’automne et l’hiver derniers, le VRS, de même que la grippe et la COVID-19, ont entraîné une hausse des hospitalisations pédiatriques. Selon les experts en maladies infectieuses, cela est dû en partie à la levée des restrictions pandémiques, qui avaient empêché les infections respiratoires au cours des années précédentes, de sorte que les enfants ont été exposés au VRS pour la première fois.