Toujours l’impasse après six jours de grève dans les ports de la Colombie-Britannique

VANCOUVER — Le président du syndicat représentant les débardeurs en grève en Colombie-Britannique affirme que les employeurs attendent qu’Ottawa fasse le «sale boulot», au lieu de négocier et de mettre un terme à cette grève déclenchée il y a six jours. 

Les dirigeants du syndicat canadien de l’«International Longshore and Warehouse» (ILW) affirment également que l’association qui représente les employeurs est plus intéressée par une «campagne de coups bas» que par la reprise des négociations, qui ont débouché dans une impasse lundi dernier.

L’Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique (BCMEA) a demandé un arbitrage exécutoire pour mettre fin à la grève impliquant environ 7400 débardeurs dans plus de 30 ports.

Les débardeurs membres de ce syndicat ont débrayé le jour de la fête du Canada, après avoir voté massivement en faveur de la grève. Outre des augmentations de salaire, ils réclament des dispositions contre la sous-traitance et l’automatisation.

Dans un communiqué publié jeudi, l’association a indiqué qu’elle avait appris l’existence de licenciements dans des secteurs connexes. Elle a appelé le syndicat à reprendre les négociations en recourant à «un processus volontaire de médiation et d’arbitrage».

«La BCMEA a avancé des propositions et des positions raisonnables en toute bonne foi pour progresser vers les revendications du syndicat et a offert des augmentations de salaire significatives, a déclaré l’association. La BCMEA pense qu’un accord peut être conclu si l’ILW Canada le souhaite.»

La grève a potentiellement perturbé des cargaisons d’une valeur de 4,6 milliards $.

Rob Ashton, président du syndicat, a déclaré jeudi à des centaines de travailleurs, lors d’une manifestation de solidarité à Vancouver, que «l’employeur s’était retiré de la table à trois reprises».

Le leader syndical a indiqué jeudi dans un communiqué que l’association des employeurs avait publié des informations erronées sur les revenus des débardeurs.

«Ils ne veulent pas négocier avec nous. Ils ne veulent pas faire ce qu’il faut pour les travailleurs de la division débardage, qui ont mis leur vie en danger pendant la pandémie de COVID, a-t-il dit. Ils essaient d’attendre que le gouvernement (fédéral) fasse leur sale boulot parce qu’ils ne veulent pas nous traiter avec respect.»

L’association déclarait mercredi qu’un arbitrage, exécutoire, pourrait résoudre rapidement le conflit. Mais le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, exhorte plutôt les parties à faire appel à la médiation, non exécutoire, et à reprendre les négociations.

M. O’Regan a rencontré mercredi son homologue provincial, Harry Bains, pour discuter de cette grève qui a ralenti les activités au port le plus achalandé du Canada, Vancouver, ainsi qu’au troisième plus achalandé, Prince Rupert.

Le Canadien Pacifique, qui s’appelle maintenant «Canadian Pacific Kansas City», annonce qu’il a décrété cette semaine des embargos temporaires sur le trafic ferroviaire vers le port de Vancouver.

Des responsables en Alberta et en Saskatchewan se sont joints à des associations commerciales de la Colombie-Britannique et de partout au Canada pour réclamer du fédéral une loi spéciale afin de forcer le retour au travail des grévistes.

Selon l’association, «les pièces automobiles, les aliments réfrigérés, les engrais, les minéraux et les biens essentiels n’arrivent pas aux Canadiens ou à nos partenaires commerciaux à l’étranger», pendant que la grève se poursuit.

Selon des données récentes, le port de Vancouver traite environ 142 millions de tonnes de marchandises par année, tandis que près de 25 millions de tonnes de marchandises ont transité en 2022 par celui de Prince Rupert.