Les Québécois, et les autres, apprécient leur expérience chez le Rocket

LAVAL, Qc — Le Rocket de Laval continue de faire l’envie des joueurs de la Ligue américaine de hockey, selon l’attaquant Anthony Richard.

Ce dernier s’est retrouvé dans le camp adverse à la Place Bell le printemps dernier, s’inclinant avec le Crunch de Syracuse pendant que les quelque 10 000 spectateurs faisaient vibrer l’édifice. Même si le parcours en séries du Rocket a été court cette saison — seulement deux matchs et un seul à domicile — Richard s’attend à ce que tous les Québécois qui roulent leur bosse dans la Ligue américaine demandent à leur agent de contacter le Canadien de Montréal, et même les joueurs provenant d’ailleurs.

Depuis que le Tricolore a installé son club-école sur l’île Jésus, l’accent a été mis sur l’acquisition de joueurs québécois et cela semble porter fruit.

«Les partisans peuvent s’accrocher aux joueurs québécois, a noté Richard. Ils sont passionnés et il y a une pression qui soutire le meilleur des gars. Je suis certain que chaque été, les dirigeants reçoivent des centaines d’appels de Québécois qui veulent venir ici.»

Richard a noté que l’engouement entourant la présentation du match des étoiles de la LAH en février n’était pas passé inaperçu. Les joueurs présents, peu importe leur origine, ont été impressionnés par l’ambiance festive lors de l’événement, qui n’attire généralement pas beaucoup d’intérêt.

Un total de 17 joueurs natifs du Québec a enfilé l’uniforme du Rocket cet hiver. Et même si certains sont passés de rival à coéquipier, comme Richard, cet élément fait partie de la recette gagnante de l’équipe.

«Il y a vraiment un esprit de famille ici, a dit Richard. Je ne connaissais personne à mon arrivée au camp, même que j’en avais plutôt affronté quelques-uns en séries l’année dernière et il se dit parfois beaucoup de choses sur la glace! Mais des gars comme (Brandon) Gignac, Rafaël (Harvey-Pinard) et (Danick) Martel m’ont accueilli lors de la première journée et les choses ont immédiatement cliqué.

«Si vous êtes pour jouer dans la Ligue américaine et que vous êtes Québécois, ça rend l’expérience plus spéciale», a-t-il ajouté.

Un groupe tissé serré

Dans ces circonstances, il ne serait pas nécessairement étonnant de voir le vestiaire être divisé entre les francophones, les anglophones et les joueurs européens. Au contraire, les joueurs interrogés à ce sujet samedi lors du bilan de fin de saison du Rocket ont aussi vanté les mérites de leur expérience avec l’équipe.

«Ça parle beaucoup français, mais on s’y habitue, a dit le défenseur Corey Schueneman, qui est natif du Michigan. J’ai rencontré d’excellentes personnes au cours de mes trois saisons ici et j’ai eu beaucoup de plaisir.»

Le gardien américain Cayden Primeau croit également que la présence de nombreux joueurs québécois chez le Rocket encourageait tout le monde à se dépasser.

«Quand Harvey-Pinard est revenu avec l’équipe en fin de saison et qu’il a été présenté à la foule, je pensais que le toit allait sauter, a raconté Primeau. C’est excitant de compter sur ces joueurs parce qu’ils veulent bien faire pour les partisans et ils rallient tout le monde pour que nous fassions la même chose.»

Les trois derniers capitaines du Rocket sont des Québécois, alors que le «C» est passé du chandail de Xavier Ouellet à celui d’Alex Belzile, puis de Gabriel Bourque.

Chaque saison morte amène son lot de changements. L’entraîneur-chef Jean-François Houle avait noté que les séries 2022 avaient aidé l’équipe à prendre des décisions au sujet des vétérans à garder chez le Rocket. Cette fois, c’est plutôt le dernier segment de la saison qui servira de point de référence, quand l’équipe a remporté huit de ses neuf derniers matchs pour se qualifier pour la série de barrage de la section Nord.

«Vous voyez la vraie couleur des joueurs quand c’est vraiment important, a noté Houle. Plusieurs joueurs se sont démarqués comme (Mitchell) Stephens, qui a joué du gros hockey dans le dernier mois. Primeau a aussi brillé dans les trois derniers matchs, que nous devions gagner.»

Houle a dit qu’il souhaitait à Belzile un poste chez le Canadien l’automne prochain, mais il l’accueillerait probablement à bras ouvert s’il devait poursuivre sa carrière chez le Rocket après avoir récolté 14 points en 31 matchs avec le Tricolore cet hiver.

Bourque, qui a joué 413 matchs en carrière dans la LNH et qui est âgé de 32 ans, a bien fait en relève comme capitaine.

«Il est là à tout donner chaque jour, à chaque match ou entraînement, a souligné Stephens. Sa présence dans le vestiaire est très importante. Il est le type de gars qui est prêt à passer à travers un mur pour tout le monde.»

Bourque a admis qu’il aimerait revenir chez le Rocket, mais qu’il devait d’abord parler à son agent et à la direction de l’équipe. Il sait que le club-école du Canadien sera encore plus jeune l’automne prochain et aura besoin de bons vétérans pour les encadrer.

«Ils doivent être de bonnes personnes, a dit Houle au sujet de ce qu’ils recherchent chez ses vétérans. La qualité de la personne est très importante, pas seulement ses qualités au hockey. Nous ne formons pas seulement des joueurs. La Ligue américaine est aussi une école de la vie.

«Tous les jeunes doivent être bien entourés. C’est très important pour l’organisation du Canadien.»

Et tant mieux s’ils sont entourés par des joueurs québécois qui sont heureux d’être là et de partager leur passion avec les partisans.