Sprint: Kelsey Mitchell gagne l’or; Lauriane Genest se ménage pour le keirin

MILTON, Ont. — De son propre aveu, Kelsey Mitchell connaissait un creux de vague. Elle estime maintenant en être sortie.

La médaillée d’or olympique en titre au sprint individuel est remontée au sommet de la discipline en remportant l’épreuve de la Coupe des Nations de cyclisme de Milton, sa deuxième médaille de la compétition.

Ce triomphe — après la médaille d’argent récoltée la veille au sprint par équipes en compagnie de Lauriane Genest et Sarah Orban — est venue mettre un baume sur une année difficile, elle qui a été blanchie à la Coupe des Nations depuis l’étape de Milton en 2022. Elle avait même pris le 21e rang à Jakarta, plus tôt cette saison.

«Il y a beaucoup de hauts et de bas dans ce sport. J’ai connu les bas dernièrement et cette victoire signifie beaucoup», a déclaré une Mitchell visiblement soulagée.

«J’ai terminée 21e à Jakarta. De partir du sommet et de glisser au 21e rang — ce n’est pas que je n’ai pas tout donné; je n’avais tout simplement plus rien dans les jambes — ça a été difficile. J’ai retrouvé mes jambes et j’en suis très reconnaissante.»

Mitchell a trimé dur face à la Colombienne Martha Bayona Pineda, ayant besoin de trois manches pour et remportant la course ultime par quelques centimètres seulement pour récolter cette médaille d’or.

Dans la première manche, Mitchell a gardé sa rivale à distance en haut de la piste, jusqu’à ce que la Colombienne décide de lancer son attaque, avec environ un tour et demi à faire. Elle n’a toutefois pas été en mesure de rattraper la Canadienne, qui l’a emporté par une roue.

Dans la deuxième manche, Bayona Pineda a décidé d’imposer le rythme. Même si Mitchell est venue bien près de la devancer, la Colombienne a tenu le coup, l’emportant par quelques centimètres seulement pour provoquer la tenue d’une manche ultime.

La dernière manche a été endiablée. Après que Mitchell se soit positionnée dès le départ devant, Bayona Pineda a lancé une attaque vigoureuse avant la fin du deuxième tour. Ce n’est que dans le dernier droit que Mitchell a pu la devancer, par un demi-vélo.

«Tout le monde peut battre tout le monde dans chaque course, a expliqué Mitchell. Nous n’avons eu qu’une courte pause entre la deuxième et la troisième courses. Mes jambes me faisaient souffrir et j’espérais qu’elle souffrait aussi!»

La Mexicaine Luz Daniela Gaxiola Gonzalez a battu la Belge Nicky Degrendele pour la troisième place sur le podium.

Genest fait l’impasse

La compatriote de Mitchell Lauriane Genest a quant à elle décidé de se ménager pour tout miser sur le keirin de dimanche.

Genest a décidé de lever le pied en quarts de finale. Opposée à Degrendele, Genest a décidé de ne pas pousser à fond à cette étape de la course, préférant se concentrer sur le keirin de dimanche.

«Il n’y a pas vraiment de secret, mais tout ce que je peux dire c’est que j’ai dû faire des choix en prévision (du keirin)», a-t-elle expliqué en bordure de la piste au Centre national de cyclisme Mattamy. 

«Aux derniers Mondiaux, j’ai terminé dernière ou avant-dernière en raison d’erreurs tactiques et de ma forme physique. C’est un résultat assez pourri pour mon niveau et ça m’a mis dans une position difficile au classement. Je suis actuellement 17e et ils ne prennent que les 24 premières pour les Mondiaux. C’est vraiment important que j’offre de bonnes performances (dimanche).»

En retard dans ses deux courses au meilleur de trois face à la Belge, Genest a donc sciemment décidé de ne pas ouvrir la machine dans le dernier droit, menant à son élimination.

«(Occuper la troisième position) en sprint par équipe (samedi), ça a grugé beaucoup d’énergie. On a fait les trois courses; aujourd’hui, les qualifications, les huitièmes et les quarts: si je m’étais rendue plus loin, ç’aurait été une journée qui commence à 8h pour se terminer à 22h. Mon entraîneur et moi avons pris cette décision. Demain est une autre journée. Je me sens dans une forme excellente.

«J’ai vraiment tout donné (samedi), sauf en quarts où je suis allée plus mollo. J’ai essayé un nouveau braquet qui m’a vraiment bien souri: (en qualifs), c’est mon meilleur temps depuis les Jeux olympiques, a-t-elle dit de son chrono de 10,482 secondes. C’est pour ça que je dis que je suis en grande forme. Je suis très motivée pour dimanche.»

Les deux Canadiennes avaient pu éviter l’étape des 16es de finale en se qualifiant dans le top-4 en début de journée, Genest inscrivant le temps de référence et Mitchell réussissant le quatrième chrono.

Hedgecock au pied du podium

La journée a été chargée à Milton.

Au keirin masculin, Ryan Dodyk, James Hedgcock et Nick Wammes étaient en lice. Les trois Canadiens ont dû passer par le repêchage et du lot, seul Hedgcock a obtenu son ticket pour les demi-finales.

Une course brillamment menée lui a permis de terminer au deuxième rang, lui donnant accès à la grande finale, où il s’est retrouvé emboîté en bas de piste derrière le top-3 pour terminer au pied du podium. 

C’est l’Austraklien Matthew Richardson qui l’a emporté, devant l’Allemand Maximilian Dornbach et le Trinidadien Nicholas Paul.

Les Belges Shari Bossuyt et Lotte Kopecky ont été couronnées au madison féminin. Elles ont devancé les Britanniques Katie Archibald et Neah Evans. Les Italiennes Elisa Balsamo et Martina Fidanza sont montées sur la troisième marche du podium.

Le Canada n’avait pas de représentante dans cette épreuve, ses athlètes n’ayant pas atteint les critères de sélection.

Finalement à l’omnium masculin, le Canadien Michael Foley n’a pas passé l’étape des qualifications. Il a terminé 13e de sa vague, alors que les 12 premières positions donnaient accès aux rondes finales.

C’est le Français Donovan Grondin qui a gagné l’épreuve, suivi de l’Allemand Tim Torn Teutenberg et du Néerlandais Jan Willem van Schip.