Le PDG de Corus commence à voir des signes d’amélioration de la demande publicitaire

TORONTO — Le chef de la direction de Corus Entertainment affirme que le diffuseur commence à voir des signes d’amélioration de la demande publicitaire après une année 2023 mouvementée, mais qu’il est trop tôt pour prédire le calendrier d’une reprise complète.

Les récentes grèves à Hollywood, qui ont depuis été résolues, ont entraîné une baisse des revenus dans toutes les catégories publicitaires au cours du dernier trimestre de l’entreprise, qui s’est terminé le 30 novembre, a déclaré vendredi le président et chef de la direction Doug Murphy. 

Il a affirmé que certaines sources de revenus publicitaires ont été affectées par d’autres facteurs tels que des taux d’intérêt plus élevés et la consolidation de certains secteurs.

M. Murphy a affirmé, vendredi, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes après la publication des résultats du premier trimestre 2024, qu’ils ne seraient pas surpris de l’entendre dire que «nous sommes ravis de laisser 2023 derrière nous».

Selon lui, la relance de la grille de programmation scénarisée de Corus en hiver et au printemps représente une «opportunité passionnante» pour ses partenaires publicitaires, car le retour d’émissions favorites du public devrait se traduire par une forte audience.

Corus a déclaré un bénéfice de 32,7 millions $ au premier trimestre, en hausse par rapport à 31,4 millions $ un an plus tôt, tandis que ses revenus ont chuté de 14 %. Le bénéfice par action du trimestre s’est élevé à 16 cents, inchangé par rapport à l’année précédente.

Les revenus ont totalisé 369,9 millions $ au cours du trimestre, comparativement à 431,2 millions $ un an plus tôt. Cette baisse est survenue alors que les revenus de la télévision se sont chiffrés à 342,4 millions $, contre 401,5 millions $ il y a un an, tandis que les revenus de la radio se situaient à 27,5 millions $, par rapport à 29,7 millions $ lors de la période correspondante de l’année précédente.

Sur une base ajustée, Corus a déclaré avoir engrangé 20 cents par action, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 17 cents par action un an plus tôt.

Des mesures de réduction des coûts

Les résultats ont été supérieurs aux prévisions «dans un trimestre inhabituel touché par la grève, principalement en raison de la baisse des coûts de programmation et les économies réalisées», a déclaré Drew McReynolds, analyste de RBC Marchés des Capitaux.

«Bien que la visibilité reste limitée sur l’ampleur de la reprise dans le secteur de la télévision, nous considérons les résultats comme légèrement positifs pour les actions aux niveaux actuels», a-t-il déclaré dans une note.

L’entreprise a pris plusieurs mesures de réduction des coûts l’an dernier, notamment la décision de cesser la production de «ET Canada». Elle a également clôturé la série spéciale de Global News, «The New Reality».

L’automne dernier, M. Murphy a déclaré que Corus avait supprimé 15 % de ses effectifs tout au long de l’année.

Les coûts du personnel de la télévision pour le trimestre le plus récent ont diminué de cinq pour cent, principalement en raison de ces licenciements, a annoncé vendredi la société.

Lorsqu’on lui a demandé si Corus avait fini de subir des réductions de coûts ou si on pouvait s’attendre à d’autres coupes à l’avenir, M. Murphy a déclaré que l’entreprise a encore du travail à faire.

«Nous nous efforçons de poursuivre l’élan que nous avons montré jusqu’à présent, donc cela se poursuivra tout au long de l’année», a-t-il déclaré.

Corus exploite au Québec les marques de la télévision spécialisée francophone Historia, Séries Plus, Télétoon et La chaîne Disney.

Un environnement qui «reste incertain»

À la suite de la résolution des grèves des scénaristes et des acteurs aux États-Unis, Corus s’attend à ce que le retour de nouvelles émissions scénarisées accélère les dépenses des annonceurs. Mais M. Murphy a averti que l’environnement macroéconomique «reste incertain».

Il a également réitéré les demandes à long terme de Corus pour un allègement réglementaire de la part du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), soulignant qu’il était encore en attente de quelques «aiguillages».

Corus a demandé l’automne dernier au CRTC de modifier «de toute urgence» certaines conditions applicables à ses stations de télévision et à ses services facultatifs de langue anglaise.

Cela comprenait un plaidoyer pour réduire de 8,5 % à 5 % l’obligation de l’entreprise de consacrer une part de ses revenus aux programmes d’intérêt national pour ses stations de langue anglaise. Le CRTC s’était dit favorable à la modification, mais souhaitait d’abord tenir une consultation.

«Comme je l’ai déjà dit, notre environnement réglementaire n’a pas suivi le rythme et nous freine désormais. Même si nous avons constaté des progrès encourageants au cours des 12 derniers mois après des années d’inaction, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir», a déclaré M. Murphy.

«Nous ferons notre part pour bâtir un avenir meilleur. Nous appelons Ottawa à faire de même en mettant rapidement à jour les règles de radiodiffusion vieilles de plusieurs décennies. Il est grand temps d’instaurer un cadre réglementaire juste et équitable au Canada», a-t-il ajouté.

Entreprise dans cette dépêche: (TSX : CJR.B)