Le dollar faible, une opportunité de croissance pour les agriculteurs

ÉCONOMIE – Le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis estime que la faiblesse du dollar canadien constitue une belle opportunité de croissance pour plusieurs agriculteurs, au sud de la frontière.

Le ministre était de passage à Napierville, le 3 février dernier, pour l’annonce d’une aide financière de 445 000$ pour réduire l’utilisation d’insecticides dans la production d’oignons, ainsi que pour déployer un réseau de captage de spores visant à limiter la maladie dans les installations maraîchères.

Le Coup d’œil a profité de l’occasion pour le questionner sur plusieurs sujets d’actualité en agriculture.

M. Paradis estime ainsi que la faiblesse du dollar canadien est une opportunité pour plusieurs secteurs de l’agriculture d’exporter une plus grande part de leurs produits vers les États-Unis.

«Il y a là une opportunité, soumet-il. Il se produit plus de 800 000 porcs annuellement au Québec, mais il y a encore de la place pour la croissance. Tout ce qui n’est pas sous le contrôle de la gestion de l’offre peut profiter d’une exportation illimitée. Nous allons vers la libéralisation des marchés, notamment avec le Partenariat transpacifique (PTP). Le potentiel, c’est l’imagination, l’innovation et la volonté politique [qui le dicteront].»

En plus de l’industrie porcine, il identifie l’acériculture ainsi que la production de bleuets et de canneberges comme étant des secteurs capables de bénéficier d’un dollar canadien faible pour exporter davantage.

Producteurs de lait

Le ministre Paradis a aussi été invité à commenter la perte de parts de marché liée au PTP, qui a été signé par le Canada quelques jours après l’entrevue. L’entente n’est toutefois pas encore en vigueur.

Il croit que les producteurs de lait pourraient vivre avec l’arrivée d’une nouvelle compétition étrangère sur le marché si on contrôle adéquatement l’entrée au pays du lait diafiltré.

«Le PTP, c’est 3% ou 4% de perte, note-t-il. Je crois que c’est viable si on contrôle correctement les frontières. Si le gouvernement fédéral donne suite à l’application correcte de la réglementation à la frontière.»

Priorités

Pierre Paradis, également député de Brome-Missisquoi, s’est dit satisfait de son retour au ministère de l’Agriculture après le dernier remaniement ministériel effectué en janvier par le premier ministre Philippe Couillard. Il estime que cela lui donne le temps de mettre en place certaines politiques qui sont longues à aboutir.

«L’agriculture a besoin de stabilité, tranche-t-il. L’agriculture, ça ne se règle pas à court terme. Les agriculteurs eux-mêmes ont des budgets sur dix ans.»

Parmi les priorités qu’il a établies, on retrouve la tenue d’un sommet agroalimentaire. Cette conférence réunirait autant les consommateurs que les producteurs, les transformateurs et les distributeurs.

«On vise un départ en 2016», soutient M. Paradis.