École du Petit clocher à Clarenceville: deux athlètes paralympiques encouragent les élèves à persévérer

ÉDUCATION – Les coureurs en fauteuil roulant Alexandre et Ilana Dupont étaient de passage à l’école primaire du Petit clocher à Clarenceville, le 16 février. Invités dans le cadre de la Semaine de la persévérance scolaire, les athlètes paralympiques de Rio en 2016 ont présenté leur sport, mais surtout, ils ont raconté leur histoire; une histoire de ténacité et de persévérance.

La présence de ces résidents de Clarenceville était d’autant plus à propos que les activités de l’école se déroulent sous le thème des Olympiques cette année.

Pour Alexandre Dupont, la route qui l’a mené jusqu’à une médaille de bronze au relais aux Jeux paralympiques de Rio a été parsemée d’embuches. Il a fait preuve d’une grande résilience et de persévérance pour atteindre son objectif et c’est ce message qu’il souhaitait transmettre aux élèves.

C’est après avoir regardé une épreuve de course en fauteuil roulant à la télévision, aux Jeux paralympiques d’Athènes, en 2004, que M. Dupont a pensé à se lancer dans cette aventure. Il a commencé à s’entraîner l’année suivante avec pour objectif de joindre l’équipe nationale dans le but de participer aux Jeux de Pékin en 2008. Il sera finalement sélectionné au 27e rang, tandis que seuls les 26 premiers athlètes allaient former la délégation canadienne. Premier revers.

Il a continué de s’entraîner en vue des Jeux de Londres en 2012. «On avait une grosse chance d’obtenir une médaille au relais, dit-il. Mais lors de la demi-finale, l’entraîneur a décidé de substituer un des athlètes de l’équipe parce qu’il avait moins bien performé individuellement.»

Ce qui devait arriver arriva. Les coéquipiers n’étaient pas habitués de travailler ensemble et ils ont raté la finale par un dixième de seconde. Deuxième revers.

L’année suivante, lui et son équipe de relais remportent l’or au Championnat du monde à Lyon, en France. On découvre qu’un des membres de l’équipe canadienne s’était dopé et ils perdent leur médaille. C’est ce même individu qui avait été le 26e et dernier athlète sélectionné pour participer aux Jeux en 2008, devant Alexandre Dupont. Troisième (et quatrième) revers.

Ce coéquipier malhonnête a été remplacé et l’équipe a poursuivi son entraînement en vue des Jeux de Rio. M. Dupont et l’équipe canadienne de relais ont accédé à la finale. Ils avaient acquis une bonne avance jusqu’à ce que les officiels confondent les Canadiens et les Coréens au moment de leur attribuer un corridor sur la piste lors du troisième relais. L’équipe canadienne a perdu 20 secondes en raison de cette erreur, ce qui l’a exclue du podium. Cinquième revers.

Les entraîneurs canadiens ont contesté le résultat de la course et la finale a été courue à nouveau. «Nous avons fait la meilleure course de notre vie, dit M. Dupont. Nous avons battu le record canadien et remporté la médaille de bronze.»

Persévérance

Après son récit, une enseignante a demandé à M. Dupont s’il avait déjà songé à abandonner. «Oui!, a-t-il déclaré d’emblée. Mais il ne faut pas broyer du noir parce qu’on n’en sort pas. C’est la solution facile, mais on le regrette plus tard. Des fois, il faut dormir là-dessus avant de prendre de grosses décisions.»

Les deux athlètes en ont profité pour annoncer qu’ils poursuivaient leur entraînement en vue des prochain Jeux paralympiques qui auront lieu à Tokyo en 2020.

Handicapés à la suite d’accidents

Le couple a expliqué que les Jeux paralympiques regroupent des participants qui ont un handicap. «Tous les athlètes paralympiques ont leur histoire, explique M. Dupont. Parfois, ils sont nés avec un handicap et, parfois, ils ont eu un accident.»

Son épouse a ensuite raconté elle est devenue paralysée aux deux jambes en 2002 à la suite d’un accident à cheval à l’âge de 14 ans.

«Quand je suis tombée, le cheval m’a frappée dans le dos et a brisé ma colonne vertébrale, explique-t-elle. Je suis restée huit mois à l’hôpital.»

En 2005, elle a commencé à pratiquer la course en fauteuil roulant pour le plaisir. Comme elle était très talentueuse, elle a pris part à ses premiers Jeux paralympiques en 2008, à Pékin, où elle a remporté la médaille de bronze au 100 m.

Quant à Alexandre Dupont, c’est un accident de moto survenu en 2003, à Sabrevois, qui a mené à l’amputation de sa jambe droite à l’âge de 17 ans. «J’ai passé six mois à l’hôpital et j’ai dû réapprendre à marcher», confie-t-il.