Résidence pour aînés à Hemmingford: des maires accusés de favoritisme

Débat – Le Vent Tourne, ce groupe de citoyens qui s’opposent à l’implantation d’éoliennes sur les terres agricoles de la région, accuse les maires du village et du canton de Hemmingford d’avoir travaillé au profit d’une seule municipalité de la MRC des Jardins-de-Napierville au détriment des autres.

Le promoteur du projet éolien à Saint-Cyprien, Énergies durables Kahnawake (EDK), envisage de construire une résidence pour aînés dans le village de Hemmingford. La valeur de ce projet est de 2,5 M$. Cette information a été révélée lors des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.

Plusieurs représentants du groupe Le Vent Tourne étaient présents lors du conseil des maires de la MRC, le 8 juillet, dont sa porte-parole, Joane Mc Dermott. «C’est là que nous avons appris que le Conseil économique de Kahnawake négociait depuis quatre ans avec le maire Drew Sommerville, du village de Hemmingford, ainsi qu’avec Paul Viau, le maire du canton de Hemmingford et préfet de la MRC Jardins-de-Napierville, explique Mme Mc Dermott. Jamais ces deux maires n’ont fait mention de ces négociations aux autres maires de la MRC.»

Autonomie

Mme Mc Dermott reconnait que les municipalités sont autonomes, mais estime qu’il aurait dû en être autrement dans ce cas précis où le promoteur du projet de résidence pour aînés est aussi le promoteur d’un projet éolien dont les impacts se feront sentir chez plusieurs municipalités avoisinantes.

«Il y a longtemps que Hemmingford souhaite avoir une résidence pour ainés sur son territoire et c’est légitime, affirme Mme Mc Dermott. Il est cependant déplorable que le promoteur, jouant sur ce juste besoin pour la région, fasse miroiter des retombées économiques et exerce ainsi des pressions détournées sur deux maires de la MRC visée par son projet éolien.»

Règlementation

Mme Mc Dermott rappelle que depuis cinq ans, des citoyens tentent de convaincre la MRC des Jardins-de-Napierville de changer sa réglementation concernant les distances séparatrices entre les éoliennes et les résidences pour la rendre plus restrictive, comme c’est le cas dans les MRC voisines du Haut-Richelieu et du Haut-Saint-Laurent. «Cinq ans qu’on refuse de nous écouter à cette MRC», déplore-t-elle.

Ces mêmes citoyens réclament aussi que soit aboli le règlement qui prévoit une distance séparatrice minimale de 750 mètres en zone rurale comparativement à 2000 mètres en zone urbaine, qu’ils jugent discriminatoire.

«Nous pensons que dans les échanges sur le dossier des distances séparatrices à la MRC des Jardins-de-Napierville, de même que dans le dossier de réciprocité inter-MRC, le maire Sommerville ainsi que le maire et préfet Viau auraient dû et devraient dorénavant se retirer des discussions et des décisions», conclut Mme Mc Dermott.