8000 migrants en 3 mois à Saint-Bernard-de-Lacolle
Près de 8000 demandeurs d’asile ont traversé illégalement la frontière en passant par le chemin Roxham depuis le début juin. De ce nombre, 85% étaient d’origine haïtienne. Les autres provenaient majoritairement du Soudan et de la Turquie.
Le surintendant principal de la GRC, Claude Castonguay, a confirmé ces chiffres le 17août lors d’un point de presse à Saint-Bernard-de-Lacolle. M. Castonguay était accompagné de Louis Dumas, directeur général pour Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, et de Patrick Lefort, directeur général de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).
M. Lefort a de son côté indiqué que de 1000 à 1200 migrants sont quotidiennement hébergés sur le site, soit dans des tentes ou dans l’ancien local commercial. Les migrants demeurent de deux à quatre jours sur le site, le temps que leur demande soit traitée.
En ce qui concerne le 3e camp, la Défense nationale et le Centre des opérations du gouvernement sont toujours en négociation avec le propriétaire des lieux pour l’installation de tentes supplémentaires.
Les trois hommes se sont voulus rassurants; le fait de présenter une demande pour obtenir un statut de réfugié n’offre pas un laissez-passer automatique pour demeurer au Canada. Si une personne ne répond pas aux critères d’obtention du statut de réfugié, elle sera renvoyée dans son pays d’origine ou de dernière résidence permanente. En 2016, 50% des demandes de ressortissants haïtiens ont été refusées, a rappelé M. Dumas.
Pas davantage
La députée de Châteauguay-Lacolle, Brenda Shanahan, rappelle que les demandeurs irréguliers ont droit à une protection en vertu des lois internationales et canadiennes.
«Ils représentent toutefois une catégorie distincte et ne précèdent en aucun cas les autres demandeurs d’immigration, de résidence permanente ou de citoyenneté, précise-t-elle par voie de communiqué. Cette pratique irrégulière ne leur donne aucun avantage.»
De son côté, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Ralph Goodale, a fait savoir que «tous les demandeurs de statut de réfugié font l’objet d’une vérification complète de la sécurité et des antécédents judiciaires».
Depuis novembre 2016, moins de 1% ont été détenus à cause d’un dossier criminel. Des informations ont circulé à l’effet que quatre ou cinq personnes auraient été arrêtées pour possession de pornographie juvénile. Or, Claude Castonguay, de la GRC, n’a pas voulu valider cette information et s’est borné à répéter la statistique citée précédemment.
Processus pour obtenir le statut de réfugié
Le demandeur doit d’abord expliquer à l’ASFC le motif de sa demande. Si celle-ci est recevable, il devra ensuite témoigner devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié pour prouver qu’il fuit la guerre, la terreur ou la persécution. Dans le cas où la Commission juge que le demandeur n’a pas besoin de protection, il devra quitter le Canada.
Nombre de migrants ayant franchi la frontière illégalement
Juin: 781
Juillet: 3000
Août: 3800