Café-causerie à Lacolle: jaser pour briser l’isolement des aînés

AÎNÉS – Deux fois par mois depuis juillet, une dizaine de personnes âgées de 55 ans et plus se réunissent au Grenier aux trouvailles à Lacolle pour discuter de tout et de rien, un café à la main. Ce café-causerie gratuit qui connait un vif succès permet aux gens de sortir de chez eux et de voir du monde.

Caroline Bisaillon, agente des services et des activités au Grenier aux trouvailles, pilote cette activité.

«On tient beaucoup à nos aînés et on voulait les sortir de l’isolement pour qu’ils partagent leur expérience, explique-t-elle. Nous sommes dans un secteur très isolé, où les gens n’ont pas accès à des services ou des activités.»

Les gens discutent librement. Plusieurs résident à Lacolle, mais d’autres viennent de Noyan ou de Saint-Paul pour prendre part à ces échanges.

Mme Bisaillon, qui anime ces rencontres, amène parfois les participants à se prononcer sur divers enjeux d’actualité, de façon à stimuler les interactions. Dans les semaines à venir, elle organisera des jeux de société et une activité de cuisine collective avec de jeunes enfants.

Des conférenciers seront aussi invités à certaines occasions pour aborder différents thèmes. Par exemple, une infirmière spécialisée dans le traitement du diabète et la nutrition sera de passage le 5 octobre, à 19 h.

Isolement

Autant des hommes que des femmes prennent part à cette activité et leur motivations sont diverses. Lors du passage du Coup d’œil, la plupart des participants présents ont évoqué qu’ils voulaient briser la solitude et l’isolement.

«Moi, je vis toute seule, confie Carole. C’est l’fun de cuisiner en gang. Quand je suis seule, ça ne me tente pas beaucoup de me faire à manger.»

Une autre participante témoigne de son isolement depuis qu’elle est à la retraite. «À force d’être seule, ça me tente de moins en moins de voir du monde. Je m’en viens comme un ermite», exprime-t-elle.

Certains participants sont installés dans la région depuis quelque temps, parfois plusieurs dizaines d’années. Malgré tout, ils éprouvent de la difficulté à s’adapter.

«Les gens de la campagne ne manquent de rien parce qu’ils sont déjà connectés aux gens et à leur famille, soutient Michel. Moi, j’habite à Noyan depuis 1986 et je suis encore considéré comme un étranger. On n’a pas de contact avec nos voisins. À force d’avoir la paix 24 heures sur 24, 365 jours par année, tu vis de la solitude.»

Pour ceux qui ont une voiture, le simple fait de sortir magasiner est dispendieux. «Ça coûte cher, lance Marianne. Ça me coûte 35$ d’essence pour faire l’aller-retour à Saint-Jean-sur-Richelieu.»