CidreCo acquiert La Face cachée de la pomme et une autre cidrerie

AFFAIRES – La cidrerie La Face cachée de la pomme à Hemmingford et le Domaine Pinnacle à Frelighsburg ont annoncé le 31 août la création d’une nouvelle entité nommée CidreCo.

CidreCo fait l’acquisition des actifs de la cidrerie de Hemmingford et de la division cidricole du Domaine Pinnacle. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.

François Pouliot, président et fondateur de La Face cachée de la pomme, agira à titre de président de CidreCo. Il sera appuyé par Bertand Deltour, à titre de directeur général, David Gare, sa conjointe Stéphanie Beaudoin ainsi que la famille Boisset, qui est le plus grand producteur de pinot noir au monde. La famille Boisset était déjà partenaire de la cidrerie de Hemmingford depuis 2008.

La Face cachée de la pomme avait besoin d’argent pour investir dans la commercialisation du cidre de glace, dont les ventes ont diminué dans les dernières années.

«Le problème, c’est qu’on était rendu à un plateau, surtout au Québec, explique M. Pouliot. La nouvelle société CidreCo va nous donner un volume qui va nous permettre d’investir plus en marketing.»

Ce dernier estime que les ventes de cidre de glace stagnent parce qu’il n’y a pas de différenciation entre les produits sur le marché mis à part la couleur de l’emballage.   

En s’unissant, les deux entreprises veulent donner un nouvel élan à ce produit phare du terroir québécois et travailler à développer la catégorie «cidre de glace» plutôt que de miser sur leurs différents produits individuellement. S’ils peuvent y prétendre c’est qu’ils obtiennent à deux 70% de toutes les ventes de cidre de glace à la Société des alcools du Québec (SAQ), affirme M. Pouliot.

«Le cidre de glace est le produit du terroir le plus vendu à la SAQ et il y a un potentiel de développement à l’international», estime l’homme d’affaires.

La Face cachée de la pomme et le Domaine Pinnacle continueront de fabriquer leurs produits respectifs. «À court terme, rien ne va changer, explique M. Pouliot. Mais d’ici un an, vous allez entendre beaucoup plus parler de cidre de glace.»

M. Pouliot prévoit la création de plusieurs emplois à Hemmingford pour répondre à la nouvelle demande de cidre de glace qui émergera à la suite de leur offensive commerciale.

«On va être beaucoup mieux structurés pour développer notre marché, prévoit M. Pouliot. Notre rêve, c’est que partout dans le monde, Québec rime avec le cidre de glace et que le cidre de glace rime avec Québec.»

Ventes

Éprouvant des difficultés financière, la cidrerie de Hemmingford s’était placée sous la protection de ses créanciers en juillet.

«On a beaucoup dépensé dans les 15 dernières années pour développer une catégorie [NDLR: le cidre de glace] en partant de rien. Depuis cinq ans, on faisait moins de promotion et de marketing», souligne M. Pouliot.

Si M. Pouliot a déjà vendu 200 000 bouteilles de cidre de glace par année, ce nombre a fondu comme neige au soleil pour atteindre aujourd’hui environ 100 000 bouteilles annuellement.

«On veut que les gens en entendent parler de nouveau, poursuit-il. On veut en faire l’icône du terroir du Québec. Souvent, les gens reçoivent du cidre de glace en cadeau, mais ils ne savent pas quoi faire avec. On n’a pas besoin d’attendre un baptême pour boire du cidre de glace. C’est un luxe abordable à 25$. Prenez du cidre de glace avec du fromage et une fois que vous aurez goûté à ça, vous ne prendrez plus jamais de vin rouge avec votre fromage.»