Club modéliste Montérégie:un passe-temps qui sort de l’ordinaire
Saviez-vous qu’il y a une piste d’atterrissage sur la Grande ligne du Rang double à Saint-Cyprien-de-Napierville? Le Coup d’œil est allé à la rencontre d’un groupe d’adultes, qui partagent tous une même passion pour les avions… téléguidés.
La quarantaine de membres du Club modéliste Montérégie de Saint-Cyprien-de-Napierville (CMM) se sont dotés d’une piste d’atterrissage d’une longueur de plus de 600 pieds, entièrement gazonnée, qu’ils ont construite sur une portion de terre agricole qu’ils louent. Au moment de sa création en 2005, ce Club comptait 16 membres. Aujourd’hui, il compte 42 membres actifs.
«C’est ma troisième saison, explique Michel, un des membres du Club. J’ai joué avec ça il y a 30 ans. Je suis revenu habiter par ici et je m’y suis intéressé à nouveau. Ce sont de gros jouets pour adulte, mais ça prend de la précision. Au début, ce n’est pas évident. Je me souviens d’une fois où j’ai descendu mon avion à un pied du sol, à l’envers. On l’a ramassée à la petite pelle», raconte-t-il en s’esclaffant.
Un passe-temps bien réglementé
Bien qu’il s’agisse d’un passe-temps, il n’en reste pas moins qu’il est soumis à une réglementation stricte. «Nous sommes régis par un organisme fédéral, les Modélistes aéronautiques associés du Canada (MAAC) et nous devons obtenir un permis qui comprend une assurance en responsabilité de plusieurs millions de dollars, explique Jean Chevalier, président du CMM. En devenant membre du CMM, pour la somme de 125$, automatiquement on se trouve à être assuré.»
D’après leur site Internet, les MAAC représentent 13 000 membres à travers le Canada, englobant toutes les disciplines de ce passe-temps.
Le CMM compte même un directeur de la sécurité dans ses rangs. «Il faut s’assurer qu’il n’y a pas de blessures. Entre le moment où on démarre le moteur des avions sur les tables et le moment où elles décollent, elles doivent toujours être sous le contrôle, dans les mains du pilote. Il peut aussi la pousser au sol pour la diriger vers la piste pour le décollage», explique Jacques, le directeur de la sécurité.
Certains de ces petits bolides fonctionnent à l’aide d’un moteur de scie à chaîne, qui tourne à 5000 tours à la minute et qui peuvent voler à une vitesse de 100 km/h. «Notre objectif est d’éviter les blessures, de respecter l’environnement et d’éviter le bris des avions. Sur notre site, on peut faire voler jusqu’à 5 avions en même temps, mais ils ne doivent pas se rencontrer. Ils doivent toujours tous voler dans la même direction», indique-t-il.
Un Club ouvert à tous
Jean Chevalier se surprend de la méconnaissance de gens quant à l’existence du CMM. «Des fois, il y en a qui pense que c’est un club privé. Ce n’est pas le cas. On est ouvert à tous. N’importe qui peut devenir membre, à condition de suivre une petite formation donnée par un des instructeurs, afin de ne pas briser son avion dès le premier vol.» Il existe même un simulateur de vol, qui est en fait un logiciel, qui utilise la même mannette que lors d’un vol avec un véritable avion téléguidé. De cette façon, l’apprenti peut apprendre à apprivoiser les commandes.
Un débutant peut acheter un avion usagé et s’attendre à payer entre 200$ et 300$. Il faut prévoir le coût de la carte de membre et aussi quelques l’achat de quelques outils pour effectuer des ajustements et des réparations. «Ça coûte bien moins cher que de jouer au golf, affirme M. Chevalier. C’est une belle camaraderie. On se retrouve ici dès qu’il fait beau et chaque été, on organise un party aux hot-dogs pour les membres et leurs amis et une épluchette de blé d’Inde.»
Si votre passion se développe, sachez que vous pouvez passer à un niveau supérieur et que vous pourrez vous procurer des avions plus performants dont certains se vendent entre 1000$ et 6000$. Un des membres du CMM nous confiait avoir déjà vu un modèle d’avion chasseur F-18 vendu au coût de 12 000$. M. Chevalier possède plus d’une quinzaine de ces bolides, dont un avion dont les ailes ont 12 pieds d’envergure. On en retrouve un peu partout dans la maison, dans son atelier et dans son salon. «Mes avions sont interdits dans la chambre par contre», nous confie-t-il avec humour.
Si certains adeptes vont préférer acheter les avions en pièces détachées et les assembler eux-mêmes, d’autres vont préférer les faire voler seulement et vont donc opter pour des modèles qui sont préalablement assemblés. M. Chevalier est de ceux qui aiment autant les monter que les faire voler.
Il a travaillé tout l’hiver dernier pour assembler son dernier modèle, des centaines d’heures de travail. «L’hiver on joue après et l’été on joue avec», affirme-t-il. D’ailleurs, il est aussi possible de faire voler des petits avions à l’intérieur, l’hiver venu.
Durant la saison froide, le CMM s’établit dans le gymnase de l’école Louis-Cyr de Napierville. À l’intérieur, ils font voler de petits avions électriques ou encore des hélicoptères. Il est aussi possible de remplacer les roues par des skis et de faire voler les avions à l’extérieur, même lorsqu’il y a de la neige au sol.
Le CMM est surtout composé d’hommes, mais aussi de quelques femmes, dont Ginette Pruneau, directrice générale de la municipalité de Napierville. Le plus jeune membre est âgé de 9 ans et le plus vieux de 88 ans. Les membres proviennent de plusieurs villes environnantes, dont Delson, St-Eustache, mais aussi Candiac et Valleyfield.