Complexe pour les traumatisés crâniens: le combat de Sylvie Boyer

SANTÉ – Mère de quatre enfants, dont deux vivent avec les séquelles d’un traumatisme crânien, Sylvie Boyer se bat depuis des années pour obtenir de l’aide. Son objectif: construire à Saint-Rémi d’ici décembre 2019 un complexe résidentiel adapté pour les traumatisés crâniens ou les personnes qui ont une déficience physique âgés de 18 à 55 ans.

À grands regrets, elle a été contrainte de confier son fils aux soins d’un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). C’est pourquoi, en 2014, elle a mis sur pied l’organisme Vents d’espoir de la Vallée du Saint-Laurent afin d’offrir un service en Montérégie.

«Vents d’espoir, c’est parti de la chambre de ma fille, où je me suis installée sur le bureau qu’elle utilisait quand elle allait à l’école», raconte Mme Boyer.

Depuis, elle mène trois vies à la fois: celle d’aidante naturelle auprès de ses deux enfants, d’agricultrice et de présidente de Vents d’espoir.

Grâce à son énergie et sa détermination, son rêve est en voie de se concrétiser. De nombreux partenaires sont  impliqués dans son projet d’une valeur de 11 M$. Vents d’espoir s’est fait offrir par la Ville de Saint-Rémi un terrain de 200 000 pieds carrés, situé en face des habitations La rémoise. L’objectif est de procéder à la première pelletée de terre en juillet 2018 pour ensuite étaler la construction sur une période de 12 mois.

Ce complexe multifonctionnel permettra d’offrir des services à l’ensemble de la Montérégie Ouest qui comprend les MRC des Jardins-de-Napierville, Roussillon, Beauharnois-Salaberry, Haut-Saint-Laurent et Vaudreuil-Soulanges.

Selon Mme Boyer, des 430 000 habitants que compte la Montérégie Ouest, 41 000 vivent avec des limitations. Elle estime qu’environ 150 personnes vivent en CHSLD faute d’hébergement adapté à leur condition.

@ST:Soins

@R:Les locataires du complexe devront payer une partie du coût de leur logement. Les soins qu’ils recevront seront déboursés par le ministère de la Santé. Du moins, c’est ce que Mme Boyer espère. «C’est ce qui est le plus difficile à obtenir», confie-t-elle.

Selon Mme Boyer, ce complexe représente un intérêt pour l’ensemble de la région, puisqu’il permettra la création de 65 emplois à temps plein, 10 emplois à temps partiel, et ce, sans compter les emplois créés au moment de sa construction.

En attendant la concrétisation de son projet, Vents d’espoir occupe un local situé rue Lachapelle à Saint-Rémi. Des activités de jour vont s’y tenir à compter du début de 2017. On y a notamment aménagé une cuisine adaptée.

Financement

La campagne de financement de Vents d’espoir a débuté à l’automne 2015. Des bénévoles ont cuisiné près de 1400 tartes aux pommes, tourtières et pâtés à la dinde, permettant d’amasser plus de 13 000$. Ils ont aussi récolté près de 7000$ en vendant des légumes à l’occasion de la Fiesta des cultures à Saint-Rémi. Quant au tournoi de golf, il a permis de générer 90 000$.

Le conseil d’administration de Vents d’espoir continue d’étudier les sources possibles de financement: institutions financières, Investissement Québec, la Fondation Martin Matte, mais aussi des dons privés et corporatifs.

Le total amassé jusqu’à maintenant sera dévoilé lors de la prochaine activité de financement appelée le Bal de l’espoir 2016. L’événement aura lieu le 19 novembre, à compter de 17 h 30, au centre communautaire de Saint-Rémi.

Plus de 300 invités sont attendus à cette soirée qui sera ponctuée de musique, de performances artistiques, de danse et d’animation. Un cocktail ainsi qu’un buffet chaud et froid à volonté seront servis.

Pour se procurer des billets, en vente au coût de 150$, il faut appeler au 450 992-0512. On peut aussi les acheter en ligne à l’adresse www.baldelespoir2016.eventbrite.ca. À titre d’organisme de charité, Vents d’espoir peut émettre des reçus aux fins d’impôts aux donateurs.   

Le projet

– Un immeuble de 32 logements, dont 21 avec services ponctuels, 11 avec des services 24 heures par jour, sept jours sur sept et deux chambres de répit temporaire.

– On y trouvera aussi une clinique de réadaptation, un café bistro et un service de transport adapté.

– Un second bâtiment comprendra des locaux, deux piscines, dont un bassin à l’eau chaude pour favoriser la réadaptation, et un centre d’entraînement adapté aux besoins des traumatisés crâniens. Ces installations seront accessibles à l’ensemble de la population.