De nombreuses questions sans réponse concernant la cigarette électronique

SANTÉ – «Il faut voir la cigarette électronique comme un phénomène relativement nouveau pour lequel il faut être prudent», résume Dr Jean Rodrigue, directeur de la santé publique en Montérégie, à l’occasion de la Semaine pour un Québec sans tabac qui s’est conclu le 23 janvier. 

Très populaire au Québec, le vapotage est un phénomène plus fréquent chez les fumeurs que les non-fumeurs, révèlent différentes études. Plusieurs l’utilisent dans l’espoir d’arrêter de fumer. Dr Rodrigue appelle à la vigilance et à la prudence.

«De laisser penser que la cigarette électronique est un outil de cessation tabagique n’est pas encore démontré», prévient le spécialiste.

Des travaux doivent être effectués pour l’utiliser dans ce cadre. «Si on balise bien, on pourrait arriver à y voir un outil traditionnel pour arrêter de fumer. Il va falloir poursuivre les études pour voir les stratégies efficaces», ajoute-t-il.

La gestion de la quantité de nicotine fait notamment partie des défis. «Il doit y avoir un début et une fin, dit-il. Ça doit être balisé davantage pour que ce soit un outil efficace plutôt qu’un substitut.»

Peu d’études ont été faites sur la cigarette électronique, mais la Direction de la santé publique remarque que le vapotage est associé au fait de fumer du tabac. D’ailleurs, le Centre de santé l’a soumis aux mêmes règles que la cigarette traditionnelle.

Toxicité

La cigarette électronique est un dispositif contenant une pile et un microprocesseur qui vaporise, sans phénomène de combustion, une solution liquide composée à 90% de propylène glycol ou de glycérine. Le mélange peut contenir ou non de la nicotine et des arômes. Santé Canada n’a pas approuvé les solutions contenant de la nicotine, mais ces dernières se retrouvent en vente libre.

«On ne connaît pas les produits qui se retrouvent là-dedans, avise Dr Rodrigue. Il semble qu’il y ait moins de produits dans les fioles que dans les cigarettes, mais ces produits demeurent à être identifiés et expérimentés. Entre une fiole à la banane et une autre à la framboise, c’est plus compliqué que ça pour savoir ce qu’il y a véritablement dedans.»

Les effets de consommation à long terme et ceux causés par les vapeurs secondaires sont aussi inconnus.

Dr Rodrigue croit que des lois et règlements rigoureux doivent être mis en place et que les produits doivent être testés pour démontrer leur innocuité.