Des positions bien campées
ÉOLIENNES – Loin de faire l’unanimité, le projet de parc éolien divise les citoyens, les élus et les agriculteurs. Certains s’y opposent, tout en voulant continuer d’entretenir de bonnes relations avec leurs voisins, qui ont cédé une partie de leur terre à KSE.
C’est chez Werner Van Hyfte, un agriculteur opposé au projet et dont la maison se situe à environ 900 mètres de l’emplacement projeté de l’une des éoliennes, que les manifestants s’étaient réunis le 5 juin. «Il y a 2% des terres au Québec qui sont cultivables. Vous n’allez pas me dire qu’il n’y a pas de place ailleurs, explique-t-il. La terre, c’est fait pour nourrir le monde.»
Yvon Roy, le propriétaire du vignoble Morou, s’oppose lui aussi à ce projet. «On sacrifie les plus belles terres du Québec.» Contrairement à ce qu’affirment certains défenseurs du projet, M. Roy ne croit pas que la venue d’éoliennes attire les touristes dans la région.
«Lors du projet éolien de Saint-Valentin (qui ne s’est finalement pas concrétisé faute d’acceptabilité sociale), ils nous ont dit qu’il y aurait tellement de monde qui viendrait voir les éoliennes, qu’on manquerait de vin!», raconte-t-il.
«Ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que les gens qui ne trouvent pas ça laid ne vivent pas avec les éoliennes 24 heures sur 24, 365 jours par année. C’est quelque chose de permanent», soutient Pierre Couture, un Cypriote qui fait partie du regroupement de citoyens Le Vent Tourne, qui dénonce le développement de la filière éolienne.
Heinz Kaech, un agriculteur de Saint-Valentin, est en accord avec ce projet. D’ailleurs, deux ou trois éoliennes auraient été installées sur ses terres si le projet éolien de Saint-Valentin avait abouti. «Je suis ici pour appuyer un projet qui a de l’allure. C’est de l’énergie propre. Il y a un coût environnemental aussi avec ce qu’ils font sur la Romaine, les superficies qui sont inondées.»