Eau potable: Saint-Rémi interdit temporairement les nouvelles constructions 

Le conseil municipal de Saint-Rémi a adopté un projet de règlement le 21 août visant à « mettre sur pause » l’émission de tout nouveaux permis de construction ou de certificats d’autorisation dans son périmètre urbain. L’objectif de cette mesure est d’éviter une augmentation de la consommation de l’eau provenant du réseau d’aqueduc.

Ce nouveau règlement doit être adopté par le conseil le 18 septembre. Il sera en vigueur pour une période de deux ans et pourra être renouvelé. Ce règlement sera levé dès que de nouveaux puits entreront en fonction.

À ce jour, quatre puits alimentent en eau le réseau d’aqueduc à -Saint-Rémi.

Le dossier de l’eau potable est une priorité du conseil municipal. Nous ajustons notre planification afin de respecter notre capacité à desservir la population.

Sylvie Gagnon-Breton, mairesse de -Saint-Rémi

« Les données démontrent que le réseau, dans sa forme actuelle, est en mesure de desservir les constructions existantes ainsi que celles qui ont été approuvées officiellement par résolution du conseil municipal. De plus, la municipalité se garde une marge de manœuvre », assure la Ville, dans un communiqué.

CPTAQ

Cette démarche fait suite à une décision préliminaire rendue en juin 2023 par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), qui refuse d’accorder le droit à Saint-Rémi de construire trois nouveaux puits d’eau potable en zone agricole.

La Ville avait prévu le début des travaux d’aménagement de ces nouveaux puits dès cet automne et leur mise en service au printemps 2024.

Densification

« Ces nouveaux puits, c’est pour le futur de Saint-Rémi, précise la mairesse, Sylvie Gagnon-Breton. Le gouvernement nous oblige à densifier et le conseil a décidé de le faire à l’intérieur du périmètre urbain. »

Plutôt que de puiser de l’eau souterraine, Saint-Rémi a envisagé de s’approvisionner en eau auprès des villes voisines, qui ont accès à l’eau du fleuve.

« En 2019, la demande a été faire à Saint-Constant et Châteauguay, mais elles ont dit non, rappelle la mairesse. Cela générerait d’importants coûts additionnels. Il faudrait aussi passer par les terres agricoles sur des kilomètres. Ce n’est pas une avenue envisageable. »

Audience

Cette décision de la -CPTAQ n’est pas finale puisque -Saint-Rémi aura l’occasion de défendre sa cause lors d’une audience, qui doit avoir lieu le 3 octobre.

« Nous allons démontrer tous les efforts et les recherches intensives que nous avons faits pour trouver de l’eau, explique Mme Gagnon-Breton. Nous avons fait 12 forages un peu partout, mais dans le périmètre urbain, ce n’est pas assez productif. »

Exceptions

Cette mise sur pause des nouvelles constructions ne concerne pas les projets qui ont déjà été acceptés par le conseil, ce qui représente 126 logements, sans compter quelques projets commerciaux, de même que le futur complexe d’habitation de -Vents d’espoir et l’agrandissement de l’école Pierre-Bédard.

La construction d’un bâtiment détruit ou endommagé par un sinistre sera aussi autorisée.