En Montérégie: le don d’organes a sauvé 87 personnes en 2016

ACTUALITÉ – En 2016, 87 personnes ont reçu un don d’organe en Montérégie. Leur vie, elles la doivent maintenant à l’un des 170 donneurs décédés à travers le Québec au courant de la dernière année. Ceux-ci sont d’ailleurs à la hausse pour plusieurs raisons. Quatre Québécois sur dix sont maintenant inscrits aux registres de consentement, une «très bonne nouvelle» selon Transplant Québec.

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Au 31 décembre 2016, 121 personnes attendaient un organe dans la grande région de la Montérégie. La plupart d’entre elles (73) espèrent un rein, tandis que d’autres ont besoin d’une transplantation du foie (16), des poumons (12) ou du cœur (11)

Les personnes transplantées ont été presque aussi nombreuses pour la même période, soit 87. Parmi elles, 54 ont reçu le rein qu’elles souhaitaient tant.

Les personnes qui souffrent d’insuffisance rénale doivent s’armer de patience. Par sa demande élevée, l’attente moyenne pour un rein s’élève à 641 jours, soit presque deux ans. Il s’agit du deuxième temps d’attente le plus long après le pancréas, dont les délais s’étirent à 1689 jours, ou quatre ans et demi.

Avenue prometteuse

La bonne nouvelle dans tout ça? Les 30 dons après décès cardiocirculatoires enregistrés en 2016 constituent une avenue prometteuse. Ils ont augmenté de 50% en un an et représentent près du cinquième de tous les donneurs décédés.

Ce protocole n’existe au Québec que depuis 2007. Transplant Québec mise beaucoup sur ce type de don depuis que les morts cérébrales sont en baisse partout en Occident.

«Il y a moins d’accidents de la route et on sauve davantage de polytraumatisés», explique Brigitte Junius, porte-parole de Transplant Québec.

L’avantage est que le prélèvement d’organes en cas de mort cardiovasculaire peut se faire dans n’importe quel établissement. L’Hôpital du Haut-Richelieu a déjà participé à la démarche, confirme Danielle Grondines, infirmière de liaison en don d’organes chez Transplant Québec.

Cette procédure demeure très rare à Saint-Jean-sur-Richelieu. L’an dernier, dans toute la Montérégie, seulement neuf personnes décédées se sont fait prélever des organes après leur décès.

Maillon fort

Dans un monde idéal, Transplant Québec accentuerait encore plus la formation des professionnels de la santé au don d’organes.

«Ils sont notre maillon fort et doivent savoir identifier les donneurs potentiels», dit-elle.

L’infirmière souligne qu’un seul donneur mobilise jusqu’à une centaine de personnes, que ce soit au bloc opératoire, à l’urgence ou aux soins intensifs et même à la pharmacie du centre hospitalier concerné.

Avant toute chose, Transplant Québec doit d’abord vérifier les registres de consentement au don d’organes. Celui de la Régie de l’assurance maladie est le plus populaire, avec 2,7 millions d’inscriptions. Un peu plus d’un million de personnes sont inscrites comme donneuses d’organes auprès de la Chambre des notaires du Québec. Leur volonté leur permettra de se faire prélever jusqu’à huit organes.

«On préfère que les donneurs s’inscrivent dans les registres au lieu de seulement signer leur carte d’assurance maladie», note Brigitte Junius. Les démarches en seront facilitées, d’autant plus si le donneur n’a pas sa carte soleil à son chevet.

Refus

Autre bonne nouvelle pour Transplant Québec: le refus de la part des familles est en baisse pour une deuxième année consécutive, passant de 26 à 21%.

«Les refus surviennent souvent lorsqu’on ne connaît pas les volontés du proche décédé. Je ne suis pas là pour convaincre les familles, insiste Danielle Grondines, car elles porteront cette décision toute leur vie».

Plus le don d’organes est compris, moins il y a de craintes à cet égard. En outre, les familles qui acceptent sont souvent soulagées de savoir qu’il ne leur incombe pas de prendre cette décision à la place de leur proche et qu’elles respectent ses volontés.