Forcée d’évacuer son logement infesté de moisissures: une famille de Napierville lance un appel à l’aide

ACTUALITÉ – Geneviève et Mathieu Hébert, qui ont neuf enfants en garde partagée, ont évacué la maison qu’ils louaient sur la rue de l’Église, à Napierville, le 25 octobre. Contaminée par les moisissures, leur résidence est devenue inhabitable et ils doivent jeter tous leurs biens. Ils demandent l’aide de la population pour se trouver une nouvelle maison et pour se meubler.

Depuis quelques temps, des enfants vomissaient en se levant le matin, d’autres avaient des maux de tête et la nausée.

À l’initiative des locataires, un inspecteur a pris des mesures du taux de contamination des lieux, le 21 octobre. «Il m’a dit qu’en 25 ans de carrière, il n’avait jamais vu un aussi haut taux de bactéries dans l’air, explique M. Hébert. Il a dit: Partez au plus vite ! Touchez à rien, tout est plus bon.»

Avec l’aide de la municipalité de Napierville et du Club Lions, les Hébert ont passé quelques nuits au motel. Entre-temps, la famille est disloquée. Quatre enfants sont retournés vivre chez leur père, tandis qu’une autre est chez sa grand-mère. «On n’est même plus en famille, lance Mme Hébert, la gorge nouée par l’émotion. On a besoin d’aide. On cherche une maison à louer avec quatre chambres, dans la région.»

Mme Hébert doit habiter dans ce même secteur puisque ses enfants fréquentent les écoles de Napierville et de Saint-Michel et elle travaille à Saint-Constant.

Elle et son conjoint sollicitent aussi l’aide de la communauté pour se procurer de nouveaux meubles et des matelas. «Je ne peux rien ramener, explique M. Hébert. Le rapport de l’inspecteur dit que je ne peux rien garder.» Ils évaluent leurs pertes à au moins 50 000 $.

Appel à l’aide
Les personnes qui ont une maison à louer ou qui ont des meubles à donner peuvent communiquer avec Geneviève Hébert par courriel à l’adresse genevievehebert23@hotmail.com.

Visite

Les Hébert nous ont fait visiteur les lieux, quelques jours avant d’apprendre qu’ils devaient évacuer. En entrant dans la maison, nous sommes saisis par le taux d’humidité qui y règne. Nos pieds collent au plancher, qui donne l’impression d’être mouillé.

Des traces de moisissures sont apparentes un peu partout, dans la douche, au plafond de la salle de bain, autour des fenêtres, mais aussi sur les murs de la chambre des maîtres. Des fenêtres n’ouvrent plus, d’autres ne ferment plus, la robinetterie coule, l’évier de la salle de bain est bloqué et le plancher gonfle tellement c’est humide.

Lorsque nous nous dirigeons vers le sous-sol, l’odeur est prenante. L’eau entre par la fondation chaque fois qu’il pleut. Les trois chambres d’enfant qui s’y trouvaient ont été abandonnées. Les trois dernières semaines, six enfants dormaient sur trois futons, dans le salon.

Peu de temps avant qu’ils ne quittent les lieux, un tuyau s’est rompu dans le plafond d’une chambre du sous-sol, déversant de l’eau souillée sur un lit et un ordinateur portable.

Histoire

La famille Hébert habite cet endroit depuis le mois de novembre 2016. Les problèmes d’infiltration d’eau au sous-sol ont débuté au mois de mars 2017, précise Mme Hébert.

«J’ai aussitôt averti la propriétaire, dit-elle. Elle me disait toujours que c’était sur sa liste. J’ai fait un retour en juillet, mais elle m’a dit qu’elle avait d’autres priorités. C’était de plus en plus humide.»

Devant l’inaction de la propriétaire, Mme Hébert n’a eu d’autre choix que de lui faire parvenir une mise en demeure, à la fin du mois de septembre, afin de lui réclamer réparation.

«J’ai toujours payé mon loyer», clame Mme Hébert. Elle payait 945 $ par mois pour habiter cet endroit. «La propriétaire a même augmenté le loyer de 15 $ en juillet», déplore-t-elle. L’endroit était en si mauvais état que leur facture d’Hydro-Québec s’élevait à 500 $ par mois.

Mme Hébert explique qu’elle n’a pas déménagée avant parce que de mois en mois, la propriétaire lui disait qu’elle allait régler le problème. «Je ne suis pas une fille qui déménage, confie Mme Hébert. J’aime la stabilité. Déménager avec les enfants, ce n’est pas évident.»

Propriétaire

La propriétaire de la maison, Nathalie Perreault, est d’avis que les Hébert ne peuvent plus habiter l’endroit. «Ce n’est pas bien qu’ils restent là», convient-elle.

Elle a offert aux Hébert de résilier leur bail. Le hic, c’est qu’ils ne parviennent pas à trouver un autre endroit à louer qui soit assez grand pour toute la famille. Mme Perreault confirme aussi le fait que les Hébert ont toujours payé leur loyer.

«J’ai toujours pris mes responsabilités et je vais prendre les actions requises, dit Mme Perreault. Je vais les dédommager.»