Inondations du 4 août: une aide de 13 M$ pour les agriculteurs

AGRICULTURE – Les agriculteurs de quatre régions du Québec, dont la Montérégie, qui ont subi des dommages par la grêle est les inondations exceptionnelles survenues en 2017, se partageront une aide financière pouvant atteindre 13 M$.

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Cette somme est assumée à 40 % par le gouvernement du Québec et à 60 % par le gouvernement du Canada, par l’entremise du programme Agri-relance. C’est la Financière agricole du Québec qui en assurera la gestion. Les autres régions visées par cette mesure sont le Saguenay Lac-Saint-Jean, Chaudière-Appalaches et le Bas-Saint-Laurent.

Le député provincial de Huntingdon, Stéphane Billette, et le député fédéral de La Prairie, Jean-Claude Poissant, l’ont annoncé conjointement, le 15 décembre, chez Vert Nature, une entreprise agricole située à Sherrington.

Cette aide vise à compenser une partie des dépenses supplémentaires que les entreprises ont dû assumer à la suite des dommages causés par les intempéries en 2017. Le 4 août, la grêle s’est abattue sur différents secteurs de la région, détruisant des récoltes. Quelque 200 mm de pluie sont tombés, ce qui a entraîné le débordement de la rivière l’Acadie, inondant les cultures de plusieurs producteurs pendant plus de trois jours.

Parmi les dépenses admissibles, on compte le pompage de l’eau hors des champs, la reconstruction de ponceaux, le remplacement des équipements endommagés ou encore les frais liés à la main-d’œuvre saisonnière en surplus (transport, location de véhicules, déplacements et logement).

Calcul

La somme qui pourra être allouée à chaque entreprise correspond à un pourcentage (4 %, 7 % ou 12 %) de la valeur des superficies touchées. Ces pourcentages représentent un niveau d’intensité des dommages qui a été attribué à chaque culture, en fonction des zones affectées.

«La région ici [la MRC des Jardins-de-Napierville] est très touchée, donc on va payer 12 % de la valeur des superficies, explique Jacinthe Larochelle, directrice régionale de la FAQ, dont les bureaux sont situés à Saint-Jean-sur-Richelieu. À Saint-Jean, ils ont été moins affectés, donc on va payer 7 % et peut-être même 4 %. Ça dépend de la zone qui est sinistrée et de la fragilité de la production.»

Tous les producteurs touchés, qu’ils soient ou non couverts par les autres programmes d’assurances de la FAQ, peuvent recevoir cette aide.

Pour ce faire, ils doivent soumettre une réclamation auprès de la FAQ, avant le 28 février. Il est possible de déposer une demande en ligne par le biais du site Internet www.fadq.qc.ca.

«Je dis quoi à mes trois relèves sur ma ferme ? Faites-vous-en pas, on est allés chercher 150 000 $ ? Il y a encore un manque à gagner de 800 000 $.»

-Denys Van Winden, agriculteur

Plafond

Dans tous les cas, l’aide financière versée ne pourra pas dépasser 150 000 $ par entreprise agricole.

«C’est un show de boucane, se désole Denys Van Winden, un agriculteur de Sherrington qui a subi une perte de 1 M$ en raison de cette tempête d’une rare intensité, survenue le 4 août. Il y a dix producteurs qui ont été affectés dans la région. Ça représente un remboursement de 1,5 M$, alors que nos pertes sont d’environ 50 M$. C’est pas le jardin de ma blonde qui a été inondé !»

Pour sa part, Jean-Claude Guérin, un autre agriculteur qui était présent lors de l’annonce, aurait lui aussi souhaité que l’aide soit plus généreuse.

«Je m’attendais à plus, confie M. Guérin. Au net, on a perdu environ 500 000 $. On était en plein dans la période de récolte des laitues.» Heureusement pour lui, la majorité de ses cultures, dont les carottes, les oignons et les choux-fleurs, ont été épargnées. «Moi, ça va être correct, dit-il. Je vais éponger le déficit. J’ai eu des bons rendements ailleurs, mais il y en a d’autres qui ont perdu 80 % de leurs récoltes.»

M. Van Winden aurait souhaité recevoir au moins 40 % de la valeur de ses pertes. Croyant que les 13 M$ étaient dédiés à la Montérégie seulement, il proposait d’investir cette somme dans l’entretien de la rivière l’Acadie, dont le débordement est la cause des inondations qui ont suivi la tempête du 4 août.

«C’est ça la politique, ajoute M. Van Winden. Le 150 000 $ ne couvre même pas les pertes pour les déplacements des employés. Ils se servent de nous pour faire une couverture de presse. C’est rire des producteurs.»