Kenneth Ouellet élu pour moderniser la Légion royale canadienne

ENTREVUE – Kenneth Ouellet, résident de Lacolle, a récemment été élu au poste de président de la Légion royale canadienne pour le Québec avec la volonté d’y apporter des changements, notamment en étant plus présent dans la communauté et les médias.

«La mission de la Légion royale canadienne est de servir les vétérans, y compris les militaires en service actif, les membres de la GRC et leurs familles. Promouvoir le Souvenir et servir notre communauté et notre pays», dit-il.

Tout en rappelant le rôle traditionnel de l’organisme, M. Ouellet identifie les nombreux défis à relever: aider davantage les vétérans à obtenir les services auxquels ils ont droit, coordonner les différents organismes à but non lucratif qui soutiennent les vétérans, mais qui ont peu d’interactions entre eux, et promouvoir la campagne du coquelicot qui permet d’amasser des fonds.

Le président veut aussi rendre plus démocratique l’institution et faire en sorte que la Légion soit membre à part entière de la communauté.

Recrutement

«Gérer le changement entre la génération des vétérans de la 2e Guerre mondiale et la guerre de Corée et ceux qu’on appelle les nouveaux vétérans», voilà un des principaux défis de recrutement et de cohabitation des générations qu’identifie le nouveau président.

«Les vétérans plus jeunes, ceux de la Bosnie, trouvent qu’il y a trop de civils et que c’est l’âge d’or», résume M. Ouellet.

Mais quand une filiale n’est pas implantée près d’une base militaire et est localisée en région, le bassin d’anciens militaires est plus restreint, fait-il observer.

Le défi est donc d’attirer des plus jeunes qui doivent toutefois comprendre qu’ils ne peuvent tout changer du jour au lendemain, souligne le président.

La Légion est basée sur le bénévolat et, chaque automne, ses membres fidèles sont présents dans les lieux publics à l’occasion de la campagne du coquelicot. M. Ouellet insiste sur son importance pour amasser des fonds qui permettront ensuite de venir en aide aux vétérans et leurs familles.

Par ailleurs, la Légion est souvent perçue comme un regroupement d’anglophones. M. Ouellet veut également changer cet aspect.

Réserve

Natif d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick, M. Ouellet n’avait que 16 ans lorsqu’il s’est enrôlé dans la Réserve en octobre 1970. Il suit les traces de sa sœur et de ses frères. Son père avait été militaire durant la Seconde Guerre mondiale.

Il servira 41 ans dans les Forces armées canadiennes, dont 20 ans au sein du 2e Régiment d’artillerie de campagne, gravissant les échelons jusqu’au grade d’adjudant-maître et occupant des postes de sergent-major.

Après quoi, il change de métier pour devenir technicien en approvisionnement. Avec le 3e Groupe de soutien du Canada, ses fonctions l’amèneront en 2001, lors de la fin de l’opération Kinetic au Kosovo, à participer au réapprovisionnement des camps mobiles, à Tarente en Italie.

Il fut aussi commandant du camp Bakar en Croatie. Lors de l’entrée du Canada dans la campagne internationale en Afghanistan, il est officier de liaison logistique du contingent canadien à la base de Diego Garcia, dans l’océan Indien.

M. Ouellet a été promu capitaine en 2005. Au cours des dernières années de sa carrière, il a œuvré au sein du 34e Groupe Brigade du Canada.

Il est membre de la Légion depuis 13 ans, mais d’abord à Montréal. Le désir de vivre sa retraite dans un environnement plus paisible l’amène à déménager à Lacolle à l’hiver 2015. Il devient membre de la succursale 11 de la Légion, puis président.

À savoir

– La Légion royale canadienne compte 13 000 membres au Québec, répartis dans 106 filiales, regroupées dans 15 districts.

– La filiale lacolloise a été créée en 1926 en même temps que la Légion royale canadienne. Elle compte environ 70 membres et a connu un changement de garde après le départ des anciens de la Seconde Guerre mondiale.