La faim dans les écoles: les élèves ne demeurent pas le ventre vide

ÉDUCATION – Chaque école est en mesure de fournir de la nourriture aux élèves qui n’ont pas de lunch ou parce que celui-ci est incomplet. C’est ce qu’a indiqué Geneviève Gosselin, du service des communications à la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS).

par David Penven

«Les écoles proposent des initiatives avec des partenaires de la communauté. Elles agissent avec leur gros bon sens, selon le milieu [quartier] dans lequel elle se trouve», mentionne Mme Gosselin.

Si la CSDGS n’a aucune directive obligeant les écoles à prendre en charge les enfants qui arrivent le ventre vide, elles se doivent de respecter les principes découlant du Plan stratégique de la CSDGS 2013-2018. S’assurer que l’enfant s’alimente bien à l’école fait partie de ce plan.

Impossible de connaître l’ampleur du phénomène des élèves qui ne mangent pas suffisamment. La CSDGS ne possède aucune statistique et n’en exige pas de ses écoles.

Budget

Chaque école reçoit une cote établissant son indice de défavorisation. Concrètement, si l’une d’elles se trouve dans un milieu affecté par la pauvreté, elle bénéficie davantage de soutien financier de l’État.

«Si l’indice est élevé, elle recevra un plus gros montant provenant de la Stratégie d’intervention agir autrement (SIAA) dont l’objectif est de soutenir le milieu scolaire afin d’aider les élèves de milieux défavorisés à cheminer vers la réussite scolaire. L’école peut alors allouer cette aide pour acheter des collations ou repas, mais également des effets scolaires ou vêtements de neige. L’école a une marge de manœuvre. C’est à elle de cibler les besoins de ses élèves», mentionne Mme Gosselin.

Elle ajoute que la plupart des institutions scolaires consacrent une partie de leur budget à l’aide alimentaire pour leurs élèves.

Prise en charge et prévention

Au cours de l’entretien, Mme Gosselin a rappelé que les écoles ne laissent aucun enfant passer la journée sans manger.

«Certaines prennent des arrangements avec leur traiteur en demandant cinq repas additionnels à ceux déjà commandés par les parents dont les enfants dînent à l’école. Ces repas en surplus, payés par les établissements, sont destinés à l’enfant n’ayant rien à manger le midi», poursuit-elle.

Lorsqu’un élève arrive sans sa boîte à lunch, la direction de l’école communique avec ses parents.

«S’il s’agit d’un oubli, l’école donne le repas au jeune, mais va facturer le parent pour le repas du traiteur. Si les parents nous disent qu’ils n’ont plus rien à manger, on va essayer de les référer à diverses ressources afin de les outiller le mieux possible», indique Geneviève Gosselin.